Saint François de Sales, le saint de la douceur et de la vraie dévotion

Publié le 04 Jan 2023
saint françois de sales

(© CC BY-SA 4.0, G.Garitan)

Commentaire de la Lettre apostolique Totum amoris est du 28 décembre 2022.

Pour les Saints Innocents, jour du quatrième centenaire de la mort de saint François de Sales, le Pape a signé une très belle lettre apostolique destinée à recueillir l’héritage spirituel du saint sur l’amour et la vraie dévotion, thèmes de ses deux ouvrages majeurs. Quelques jours auparavant, le Pape avait voulu présenter Noël en s’aidant de la vie et de la spiritualité du saint évêque de Genève, qui entra pleinement dans les vues de la réforme de l’Église voulue par le concile de Trente.

Pour accomplir ce renouveau ecclésial si nécessaire par les armes de la sainteté et de la lumière, la Providence choisit un homme extraordinaire dont l’importance historique ne saurait être niée sans véritable injustice : bien que savoyard et non français, François de Sales (1567-1622), exerça autant sur la France et sa culture que sur le catholicisme français une influence considérable.

Infatigable défenseur de la foi, premier dans la reconquête des terres perdues par le catholicisme, grand réformateur du clergé, fondateur d’ordre avec sainte Jeanne de Chantal, évangélisateur semant le vrai levain de la Parole de Dieu, il fut aussi un auteur spirituel de réputation mondiale autant avec l’Introduction à la vie dévote qu’avec le Traité de l’Amour de Dieu. Pour la France, il fut le modèle des évêques de l’après concile de Trente. Après des études à Paris et à Padoue (1589-1593), il devint prêtre pour l’éternité, se donnant alors tout entier à son ministère, secourant les pauvres, dirigeant et réconfortant les âmes par le sacrement de pénitence et la direction spirituelle.

À partir de 1594, il entreprit la mission du Chablais. Sans se décourager des premiers échecs, il commença par rédiger ses Controverses, tracts réponses aux arguments protestants, remplis tout à la fois d’une doctrine sûre et d’une douceur de miel. Celles-ci finirent par frayer le chemin de la conversion de nombreux hérétiques. Après avoir été coadjuteur de Mgr de Granier (1597-1602), il devint évêque de Genève en 1602. Sa ville épiscopale restant le fief des calvinistes, il résida à Annecy.

Pendant vingt ans, n’épargnant ni ses dures journées ni ses nuits, il travailla à la restauration du catholicisme dans son diocèse. Il s’appliqua tout d’abord, comme saint Charles Borromée son modèle, à l’instruction du peuple, mais aussi à la formation du clergé. Il savait en effet que l’ignorance d’un prêtre déshonorait le sacerdoce et était le péché le plus à craindre. Il disait même avec humour : « La science d’un prêtre, c’est le huitième sacrement de la hiérarchie ecclésiastique ». C’est pourquoi, il s’attacha à appliquer scrupuleusement les décrets du concile de Trente, jusqu’à sa mort survenue à Lyon le 28 décembre 1622.

Aux côtés du grand évêque, la tradition catholique et la piété populaire joignent Jeanne Françoise Frémiot de Chantal (1572-1641). Cette jeune veuve bourguignonne rencontra le saint lors de l’un de ses prêches quadragésimaux à Dijon en 1604. En 1610, après avoir longuement mûri son projet, le saint la choisit comme première supérieure de l’ordre qu’il venait de fonder : la Visitation de Marie. Il entendait fonder un ordre caritatif, mais il était trop en avance sur son époque.

Il faudra encore attendre saint Vincent de Paul ! En parfait esprit d’obéissance, il accepta ce sacrifice et l’ordre devint contemplatif. L’holocauste fut d’agréable odeur au Seigneur et à sa Mère puisque la Visitation allait prendre un rapide essor, non seulement en France mais dans toute l’Europe.

S’appuyant sur les écrits du saint, le Pape commence par insister sur l’amour de Dieu et la charité, qui permet de résoudre la difficile relation entre action et contemplation. Puis, il retrace sa vie et insiste sur ses œuvres que nous venons d’évoquer. Saint François avait compris qu’il assistait à un changement d’époque. Voilà pourquoi, il peut nous être d’une très grande actualité, précise le Pape. Mais cela passera toujours par la Croix, « le mont des amants« .

 

Pour vous procurer notre Hors-série sur saint François de Sales, cliquez ici.

Un moine de Triors +

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEgliseLettre Reconstruire

Les papes et le principe de subsidiarité (V)

« Question de Principe » | Comment évoquer le principe de subsidiarité dans l’enseignement pontifical sans parler du magistère de Jean-Paul II sur la question ? Auteur de trois encycliques sociales, il est aussi à l’origine du Compendium de la doctrine sociale de l’Église. Paru dans la Lettre Reconstruire n°35 (avril 2024).

+

principe de subsidiarité
A la uneEgliseSynode sur la synodalité

La synodalité dans la tourmente

Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques depuis 2019, se confiait le mois dernier sur le synode et les intentions du Pape pour ce dernier. Il s'est notamment exprimé sur les couples homosexuels et le diaconat féminin, rappelant l'attachement du pape François à la théologie du peuple.

+

synod
A la uneEgliseLiturgie

Pour la liberté entière de la liturgie traditionnelle, en vue du redressement de l’Église

Jean-Pierre Maugendre, Directeur général de Renaissance catholique, propose une campagne internationale pour la liberté entière de la liturgie traditionnelle. Malgré la déchristianisation croissante de la société et la crise de l'Église, il rappelle que celle-ci peut renaître par le biais de la liturgie traditionnelle, dont la sûreté doctrinale et la transcendance ont sanctifié ceux qui nous ont précédés pendant des siècles, et contribuent encore à de nombreuses conversions. À condition de lui redonner une liberté pleine et entière, et non pas seulement une tolérance restrictive. 

+

liturgie traditionnelle