Saint Louis-Marie Grignion de Monfort est célèbre par son Traité de la vraie dévotion à Marie, le plus connu de ses ouvrages de mariologie, qui inspira des générations de chrétiens, et qui s’inscrit dans la tradition de la dévotion à la Mère de Dieu mais fut novateur sous certains aspects. Le saint y introduit en particulier la notion de Marie mère de l’Église. Missionnaire et fondateur, saint Louis-Marie Grignion de Montfort fut aussi célèbre pour ses ouvrages spirituels qui répandirent dans le monde catholique un nouvel élan de la piété mariale. Ce renouveau influença de nombreux chrétiens jusqu’à notre époque, comme en témoigna le pape saint Jean-Paul II lui-même, grand dévot de Notre-Dame : « La doctrine de ce saint a exercé une profonde influence sur la dévotion mariale de nombreux fidèles et sur ma propre vie. » (1) C’est d’ailleurs au grand saint que ce pontife emprunta la devise qui illumina son pontificat : « Totus tuus », « Je suis tout à vous, et tout ce que j’ai vous appartient, ô mon aimable Jésus, par Marie, votre sainte Mère. » Saint Louis-Marie avait à cœur de prêcher que la Sainte Vierge est le chemin le plus sûr pour nous mener à la connaissance et à l’amour vécus du Christ.
Ad Jesum per Mariam
L’œuvre du saint breton s’inscrit dans la pleine lignée de l’école française, marquée au XVIIe siècle par ces grandes figures que furent le cardinal de Bérulle, saint Vincent de Paul, saint Jean Eudes, ou encore Jean-Jacques Olier. Le Traité de la vraie dévotion à la sainte Vierge, le Secret de Marie et le Secret admirable du Très Saint Rosaire sont ses principaux ouvrages de mariologie. Le premier, le plus célèbre, fut composé dans les années 1710 mais il ne fut publié pour la première fois qu’en 1843 (2), après bien des péripéties. Le saint avait d’ailleurs prédit : « Je prévois bien des bêtes frémissantes, qui viennent en furie pour déchirer avec leurs dents diaboliques ce petit écrit. » (3) L’idée principale de ce grand livre peut se résumer dans l’expression « Ad Jesum per Mariam », « À Jésus par Marie ». En effet, loin d’exagérer la dévotion mariale au détriment de la dimension christocentrique de la foi chrétienne, le Traité insiste sur la centralité de Jésus. La dévotion mariale y est en effet « profondément enracinée dans le mystère trinitaire, et dans ceux de l’Incarnation et de la Rédemption » (4). La dévotion mariale nous est « nécessaire » pour « trouver…