> DOSSIER « Saint Pie X, défenseur de la foi » (70e anniversaire de sa canonisation)
Ce sont les réformes que saint Pie X décida et mit en œuvre qui lui valurent le surnom de « Pape du renouveau liturgique » et « Pape de l’eucharistie ». Toucher à ces matières essentielles, c’était pour le saint pontife favoriser la piété des fidèles, faciliter la récitation du bréviaire pour les prêtres et mettre la musique au service de la liturgie.
Un des principaux chantiers du pontificat de saint Pie X fut la liturgie. Le grand pape fut incontestablement un homme du culte, désireux de rétablir l’équilibre là où, au fil des siècles, il avait été bouleversé, et de consolider ainsi la piété du peuple chrétien.
Réforme du bréviaire
Le premier ouvrage du pontife fut la réforme du bréviaire, par la constitution apostolique Divino afflatu de 1911. Jusqu’alors, le bréviaire romain avait souffert de déséquilibres majeurs. D’une part, le calendrier accordait aux fêtes des saints une telle importance que le cycle du temporal était relégué, dans la pratique, au second plan : souvent, l’office du dimanche cédait la place au sanctoral. La multiplication des offices votifs ou de dévotion, employés ad libitum par le prêtre, remettait en question la lecture suivie des textes scripturaires. La tradition vénérable de la récitation hebdomadaire des 150 psaumes avait été abandonnée. En outre, le bréviaire en usage sous Léon XIII était particulièrement long et sa récitation était devenue pesante pour les prêtres dont les charges pastorales étaient toujours plus exigeantes [1]. De nombreux évêques avaient donc sollicité une authentique réforme du bréviaire afin de rétablir la prière liturgique de l’Église, principale nourriture spirituelle du clergé. S’ils se heurtèrent à de profondes oppositions, saint Pie X accéda à leurs vœux et établit une commission pour la réforme du bréviaire. Celle-ci aboutit, non sans difficultés, à la promulgation d’un nouveau bréviaire. Les 150 psaumes furent redistribués sur toute la semaine. Le temporal reprit sa primauté sur le sanctoral. L’office dominical fut privilégié, sauf exceptions. De nouveaux formulaires furent composés pour le commun des saints. Cette réforme positive, qui rétablissait l’authentique liturgie romaine, se heurta néanmoins à de nombreuses résistances quant à son application.
La musique
La deuxième grande réforme concerna la musique d’église. Le 22 novembre 1903, jour de la fête de sainte Cécile, patronne des musiciens, moins de quatre mois après son…