Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, missionnaire dans l’âme

Publié le 14 Juin 2023

Profitant de la coïncidence entre le passage des reliques de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à Rome et la série de catéchèses sur la passion de l’évangile et le zèle du croyant qui doit être un témoin, c’est-à-dire un martyr et donc doit savoir aller à contre courant, dans une obéissance entière à l’Église, le Pape a consacré son audience générale à la sainte de Lisieux. Celle-ci, on le sait, est patronne des missions à l’égal de saint François Xavier, le plus grand missionnaire de tous les temps, avec saint Paul. Avec le Pape, je voudrais insister sur cette proclamation inédite et apparemment impensable et je voudrais le faire à la lumière du magnifique dogme de la communion des saints.

Il y a là certainement un paradoxe. Comment peut-on l’expliquer ? Une petite carmélite, malade et faible, est proclamée patronne des missions. Qu’entendait nous enseigner Pie XI par cette proclamation ? De toute évidence, il marquait par là sa nette volonté de montrer aux yeux du monde l’importance unique et primordiale de la prière et de la communion des saints pour un essor missionnaire profond, solide et durable.

Par sa petite voie, Thérèse a su garder dans son cœur et dans sa mémoire la douce et réconfortante joie de l’évangélisation qu’avaient connue les Apôtres et les premiers Martyrs. Tout au long de sa courte vie, elle a été  missionnaire dans l’âme en étant, dans le cœur de l’Église sa Mère, l’amour. Elle a su communiquer cette vive flamme de l’évangélisation à de jeunes missionnaires, particulièrement l’abbé Roullan. Si c’est bien Dieu qui donne toujours la croissance, la carmélite cloîtrée sema la bonne graine, en ne limitant ni son temps ni ses forces, même au cours de sa longue maladie qui devait la conduire à la tombe mais surtout au Ciel. Elle surmonta aussi doutes et incompréhensions, surtout au moment de sa terrible nuit de la foi. Elle a semé dans le cloître, mais par le mystère de la communion des saints, la graine s’est enfouie dans les terres sèches et arides du paganisme et de l’incrédulité, cette graine de l’amour, cette graine de la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui a tant aimé le monde qu’il lui a envoyé son Fils unique. Et elle l’a fait, malgré ou plutôt en raison de sa petitesse, même quand les larmes, l’angoisse ou le découragement se sont mêlées à la ferveur rayonnante et l’humble détachement qui acceptait de perdre sa vie pour le Royaume et l’implantation de l’Église au cœur du monde païen. Tout cela, encore une fois, sans jamais quitter son cloître. Paradoxe étonnant qui nous fait comprendre que nous pouvons, par la prière et la communion des saints devenir de grands missionnaires. Songeons à l’islam. Quelle force  pourrait avoir un grand amour et une profonde prière là où nous sommes ! N’oublions jamais que c’est toute l’Église qui est missionnaire et qui permet la pénétration du message évangélique. Toute l’Église, c’est-à-dire tous ses membres, où qu’ils soient, même le plus petit, peut et doit permettre que des tribus, lointaines et inconnues des hommes des premiers siècles, puissent connaître aujourd’hui la vérité fondamentale de la paternité divine et de la filiation divine de tous les enfants de Dieu nés au baptême, par et dans son Fils consubstantiel, le Verbe Incarné. Le Pape demande ainsi aux jeunes qu’ils fassent à leur tour partie de cette cohorte de saints missionnaires qui ont permis que, sur toutes les latitudes, cette vérité mystérieuse mais réelle que Dieu est notre Père et que nous sommes ses enfants, soit proclamée avec foi et vécue avec espérance et charité, à l’exemple de Marie.

un moine de Triors

Ce contenu pourrait vous intéresser

ÉgliseMagistère

Les conciles (4/4) | Lorsque l’Église enseigne : le magistère conciliaire

DOSSIER « Les conciles, des jalons pour comprendre l’histoire de l’Église » | Tout au long de son histoire, l’Église a enseigné avec autorité par le biais des conciles œcuméniques. Ceux-ci définissent la doctrine, organisent la vie ecclésiale et orientent la mission pastorale. Leur rôle reste central pour comprendre la structure du magistère et les enjeux de son exercice aujourd’hui.

+

concile nicée
ÉgliseMagistère

Les conciles (3/4) | Les grandes assemblées de l’Église au service de la vérité

DOSSIER « Les conciles, des jalons pour comprendre l’histoire de l’Église » | À travers les siècles, l’Église s’est réunie pour proclamer solennellement les vérités révélées, condamner les hérésies et préserver l’unité du dépôt de la foi. Ces assemblées œcuméniques ont guidé le peuple chrétien dans les tempêtes de l’histoire. Elles manifestent la fidélité de l’Épouse du Christ à sa mission doctrinale, malgré les tensions et les défis de chaque époque.

+

2560px Council of Constantinople 381 stavropoleos church concile
ÉgliseChrétiens dans le mondeLéon XIV

Léon XIV : rester fidèles à la vérité dans la charité malgré la persécution

Commentaire du Pape | Lors de la récitation de l’angélus du 17 août dernier, le Pape a prononcé des paroles très fortes, parce que très évangéliques. Partant des lectures dominicales concernant les exigences imposées par la suite du Christ signe de contradiction narrées au chapitre 12e de saint Luc et la vie apostolique selon le message de charité de Jésus, au chapitre 4e des Actes, le Pape parle du problème crucial de la persécution qui se retrouve à travers toutes les générations des deux millénaires du christianisme.

+

pape Léon XIV jubilé politique unité
ÉgliseChrétiens dans le monde

« Œuvre d’Orient » : soutenir les chrétiens sur leur terre

Initiatives chrétiennes | À la tête de l’« Œuvre d’Orient » à partir de septembre, Mgr de Woillemont cumulera aussi la charge de vicaire général de l’ordinariat des catholiques orientaux en France. Une double mission au service des communautés chrétiennes, de Beyrouth à Marseille. Entretien avec Mgr Hugues de Woillemont, Directeur général de l’« Œuvre d’Orient ».

+

œuvre d’orient chrétien