En déplacement aux États-Unis, le cardinal Sarah a donné le 13 juin une conférence à Washington, à l’invitation du Napa Institute et du Catholic Information Center. Il y est revenu sur l’athéisme pratique, dénoncé par les trois derniers papes, particulièrement visible dans ce pays où pourtant le dynamisme de l’Église permet beaucoup d’espoir.
Nous remercions le cardinal de nous avoir transmis son discours. Texte traduit par nos soins.
I. Remarques introductives
C’est avec reconnaissance que je viens vous rencontrer, invités distingués du Napa Institute. Mr Busch, merci pour l’invitation et merci au Centre d’information catholique pour votre coparrainage. Mon discours – « La réponse permanente de l’Église catholique à l’athéisme pratique de notre époque » – reflète bien votre mission : préparer les dirigeants à transmettre la vérité, la foi et les valeurs au monde moderne à travers la liturgie, la formation et la communauté. Cependant, je voudrais d’abord dire quelque chose à propos de l’Église catholique, ici, aux États-Unis. J’ai eu le privilège de voyager à plusieurs reprises dans votre pays et j’y ai trouvé un lieu de grande importance pour l’Église universelle. Les États-Unis font partie de ce qu’on appelle communément « l’Occident ». L’Occident, même s’il n’est pas le berceau du christianisme, est la maison qui abrite une grande partie de ce qu’on appelait autrefois « la chrétienté » et une grande partie de ce qui est devenu aujourd’hui la société moderne, dont les racines sont fermement européennes. L’identité culturelle, économique, politique et, dans une moindre mesure, religieuse de l’Amérique correspond dans ses grandes lignes à celle de l’Europe. Même si l’Amérique est le fruit de la foi et des lumières européennes, elle est néanmoins unique à bien des égards. En ce qui concerne le catholicisme aux États-Unis, il est bien connu que les catholiques ont longtemps constitué une minorité reconnaissable. Les catholiques fréquentaient des églises et des écoles différentes ; ils jeûnaient le vendredi ; ils célébraient différemment les jours saints ; ils vivaient souvent dans des quartiers ethniques. En résumé, les catholiques étaient différents. Néanmoins, ils étaient aussi fiers d’être américains. Leur foi inspirait un patriotisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les catholiques se sont battus et sont morts pour la liberté aux côtés de leurs frères et sœurs juifs et protestants. C’est la foi des catholiques qui a inspiré de tels sacrifices. Ils constituaient une minorité…