Vous êtes directeur de l’Œuvre des retraites, quelle est sa mission ?
Merci à mes chers amis de l’Homme Nouveau de m’ouvrir leur colonne une fois de plus !
Directeur de l’œuvre des retraites est un grand mot ; je m’occupe de la plupart des retraites et récollections en France, au Canada francophone, en Belgique et un peu en Suisse, aidé par plusieurs confrères et laïcs souvent très efficaces. Je coordonne cette Œuvre, prévois un calendrier, contacte les maisons pour nous recevoir, m’occupe des tracts et des affiches, des programmes pour chaque retraite et dirige chacune où je suis toujours présent ; il y a aussi parfois du « service après-vente » auprès de certains sous forme de courrier, courriels et parfois de direction spirituelle.
D’un point de vue pratique, que faut-il faire pour s’inscrire à une retraite ? Où se déroulent-elles ? Sont-elles payantes ?
Pour s’inscrire à une retraite rien de plus facile s’adresser à ma chère secrétaire Mireille Chevet par téléphone ou mail : 09 62 11 60 89 ou inscrip.retraites@orange.fr
Elles se déroulent pour beaucoup dans une maison magnifiquement située au-dessus du lac d’Annecy, dans un calme parfait ; certaines ont lieu à l’Abbaye de Fontgombault où nous recevons un admirable accueil, d’autres à Nantes et depuis peu à Lourdes à quelques mètres des sanctuaires dans une Maison parfaitement adaptée ; nous prêchons des retraites pour enfants en région parisienne sans oublier le Québec et l’Abbaye de Rochefort en Belgique, la Maison Parde Pio à Francheville et quelques autres hauts lieux …
Les retraites sont payantes, peu chères à la Bergerie en Haute Savoie mais la question financière ne doit pas être jamais un obstacle.
L’œuvre des retraites a été crée par la Fraternité Saint-Pierre, il y a donc une spiritualité spécifique qui la distingue des autres organismes qui proposent des retraites…
L’Œuvre des retraites se veut pleinement fidèle au charisme de la Fraternité Saint Pierre ; nous sommes romains attachés à la forme extraordinaire du rite et thomistes ; j’ajoute que dans la fidélité au Père Vallet, nos retraites veulent encourager les laïcs présents à s’engager pour la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Vous proposez principalement des retraites autour des exercices spirituels de saint Ignace, pourquoi ce choix ? Ces exercices ont mauvaise réputation, souvent considérés comme l’occasion d’un lavage de cerveau ou comme le lieu privilégié de l’embrigadement des jeune par des prêtres qui voudraient remplir leurs séminaires.. qu’en est-il véritablement ?
Ce choix est lié à notre romanité puisque près de 40 papes ont encouragé les Exercices de Saint Ignace depuis de nombreux siècles ! Y-a-il une méthode plus encouragée ?
Quant à une certaine mauvais réputation elle repose sur des erreurs passées aujourd’hui corrigées qui voyaient dans cette méthode principalement un lieu de recrutement pour des vocations ; bien sûr la retraite est l’occasion pour de nombreux jeunes de se poser enfin la question de leur état de vie mais pour les nombreux pères et mères de familles il y a d’autres sujets et des discernements possibles. Je passe sur tant d’autres critiques qui en général viennent de personne jamais venues en retraite !
Les retraites de saint Ignace ont été pensées, au départ, pour une durée de trente jours mais elles sont souvent beaucoup plus courtes. Peut-on faire en une semaine un cheminement censé durer un mois ?
Oui mais quels sont nos contemporains capables de prendre 30 jours de vacances pour suivre une retraite ?
Honneur au Père Vallet qui a su adapter les 30 jours en 5 pour les hommes pressés de notre temps !
Oui le cheminement a bien lieu ; le tout est de ne pas perdre de temps ! Il y a une logique implacable dans cette progression que je constate depuis 11 ans !
Vous proposez d’autres types d’exercices que ces retraites de saint Ignace, quels sont-ils ?
Quelques fois par an nous proposons des récollections pour fiances pour foyers sans enfants et des récollections pour toute la famille sans oublier les récollections d’un jour.
Pourquoi proposer des retraites mixtes et des retraites non mixtes ? Quels sont les avantages de ces deux formules ?
En principe je préfère prêcher des retraites non-mixtes car on ne parle pas de la même façon a des hommes ou a des femmes. Mais souvent pour des raisons très pratiques
les retraites sont mixtes . L’un des avantages d’une retraite mixte c’est qu’un couple peut venir ensemble mais je ne les conseille pas aux fiancés.
Une retraite est avant tout un cœur à cœur entre Dieu et le retraitant, ce n’est pas le prêtre qui est l’acteur principal de cette rencontre. Quel est alors son rôle ?
Le principal prédicateur de la retraite c’est le Saint-Esprit mais Dieu dans une merveilleuse pédagogie a voulu associer des hommes et surtout des prêtres pour prêcher
Nous sommes là pour assurer l’orthodoxie de la retraite, pour assurer une prédication catholique mais aussi pour suivre chaque retraitant au quotidien, pour assurer les messes les confessions ! Le prêtre est là pour aider le retraitant, l’encourager, l’aimer comme un père.
Quel est le rôle du silence dans la « pédagogie » propre aux retraites ?
Le silence est essentiel dans nos retraites. Le Père Vallet écrivait déjà « retraite silencieuse, retraite merveilleuse ». Je suis édifié par le respect de cette ambiance d’écoute de Dieu, ce recueillement habituel, cette disponibilité à la grâce et en remercie à chaque retraite ou recollection le Maître de toute vie intérieure. « Le monde moderne, écrivait Bernanos, est une conspiration cotre toute sorte de vie intérieure ». Retrouver cette dernière exige de se séparer des siens du portable de l’ordinateur, de la télévision, de Facebook et de tout ce qui peut nous empêcher d’entendre Celui qui au cœur de nos vies frappe et veut « souper avec nous ».
Je termine par quelques exemples récents de grands grâces reçues au cours de retraites avec une confidence : l’apostolat presque unique qui est le mien après de nombreuses responsabilités depuis plus de 31 ans de Sacerdoce est exigeant pour la vie spirituelle du prêtre car les retraitants viennent quelques jours, nous vivons avec eux des choses très fortes et en général nous ne les revoyons pas sauf au cours d’une courte récollection ou d’une retraite suivante, cela exige du prêtre un vrai détachement des âmes à lui confiées.
MAIS le Bon Dieu « compense » largement par des dons ineffables et avec Jésus à la Samaritaine on peut répéter « Si tu savais le Don de Dieu »…
quelques exemples récents sans trahir de secret:
– un homme d’origine musulmane de plus de 60 ans demande le baptême le quatrième jour
-une jeune femme fait discrètement sa première communion au cours de sa première retraite
– un jeune homme décide de rentrer au séminaire…quinze jours après il est entre de bonnes mains en Allemagne; il a renonce à beaucoup! mais a tout trouvé
– un jeune de 19 ans le quatrième jour de la retraite vient me trouver avec des larmes dans les yeux et me dit » il m’a fallu attendre 19 ans pour comprendre que Dieu m’aime »
Et je pourrais multiplier les témoignages mais veut dire à Jésus miséricordieux seulement : « Deo gratias »! et à vous lecteurs de l’Homme Nouveau, « venez et voyez ».
A signaler pour cette année trois séries de retraites pour enfants : à Nantes, Paris et en Haute Savoie …mais aussi une providentielle Maison de retraite à Lourdes en face de la grotte chez des amis libanais…et aussi des retraites presque toutes pleines depuis cet été…il faut donc ne pas tarder à vous inscrire en particulier pour Lourdes au mois d’avril!
Jésus et Son Eglise vous attendent. Que Dieu vous bénisse.