Le Pape rappelle la signification de la loi selon saint Paul

Publié le 20 Août 2021
Le Pape rappelle la signification de la loi selon saint Paul L'Homme Nouveau

Le Pape poursuit son commentaire de l’épître aux Galates.

Commentaire de l’Audience générale du 11 août 2021

Il est bon de résumer la pensée de saint Paul, pour pouvoir ensuite aborder le sujet de cette audience : la Loi de Moïse. Les circonstances qui provoquèrent l’Épître aux Galates sont les mêmes que l’Apôtre rencontrera quand il écrira aux Romains : beaucoup de chrétiens sont des Juifs convertis, mais ayant gardé les pratiques de la loi juive. Ils ont reçu le baptême, ils sont entrés dans l’Église, mais ils veulent, malgré leur adhésion au Christ par le baptême, continuer à poursuivre les pratiques de la Loi juive, se heurtant ainsi aux païens convertis, à qui saint Paul ne demande pas d’accepter la loi et le Christ, mais bien d’accepter le Christ crucifié et lui seul, car il demeure leur unique salut. Dès lors un drame se produit, comme une véritable scission chez les baptisés. Cette tension oblige saint Paul à mettre en lumière les conséquences mêmes du salut apporté par Jésus. Pour les adversaires de l’Apôtre, seule l’observance de la loi mosaïque pouvait conduire au salut, car seule elle était source de justification et donc de sainteté. L’Apôtre, face à ces judaïsants, dans un appel brûlant et ému, montre la perversité d’une telle foi, qui nie la Rédemption et la valeur surabondante de la Croix du Christ, qui nie le salut apporté par celui-ci. Mais alors se pose une grave question. Si la loi n’est plus nécessaire au salut, à quoi sert-elle ? Telle est la question posée à laquelle saint Paul répond aux Galates et le Pape avec lui.

            L’Apôtre est on ne peut plus clair : « Si l’Esprit vous anime, vous n’êtes pas sous la loi. » Les Galates ne s’accordent pas sur ce point avec l’Apôtre des Gentils qui trahit selon eux l’évangile du Christ. Pour saint Paul, la loi, c’est la Loi de Moïse. Cette loi avait engendré une relation toute spéciale d’alliance entre Dieu et son peuple. Il suffirait ici de lire le dernier chapitre du livre de Josué. Et la Loi de Moïse, c’étaient les dix commandements, base de la loi naturelle qui perdure. De Moïse au Christ, la fidélité à la loi (cf. ps 118) impliquait fidélité à l’Alliance. L’accomplissement de la Loi menait à l’union à Dieu, à la sainteté et donc au bonheur. En établissant l’Alliance avec son peuple, Dieu lui avait offert un grand don qui garantissait les biens de l’Alliance et des relations avec Lui. Il suffirait de lire les Prophètes pour se rendre compte combien tout allait mal en Israël, lorsque les juifs refusaient d’obéir à la loi. Et voilà qu’un intrus et qui plus est un renégat vient dire aux Galates que la loi ne sert de rien.

            Saint Paul explique alors qu’en réalité alliance et loi ne sont pas liées à Dieu de manière indissoluble, inconditionnelle, générale et éternellement. Avant la Loi de Moïse, Dieu avait déjà fait alliance avec son peuple en la personne d’Abraham qui fut sauvé non pas par la loi, mais par la foi et la foi en la promesse divine. Avant que la loi existe, Abraham fut justifié marchant en présence de Dieu. La promesse justifiait donc avant la Loi qui ne l’a pas supprimée. Or, le vrai fils de la promesse, c’est le Christ qui est le seul salut possible pour les chrétiens Saint Paul argumente donc autour du fait que la loi n’est pas partie constitutive de l’Alliance. Son but est essentiellement pédagogique. La loi permet la réalisation de l’Alliance mais ne la créée pas. Il ne faut pas faire dire à saint Paul ce qu’il ne dit pas. Il n’a jamais renié ses origines juives. Bien au contraire. Il n’a pas aboli complètement la loi, mais a découvert que le Christ n’était pas « venu abolir mais accomplir ».

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