Sœur Mary MacKillop, la première sainte australienne

Publié le 05 Juil 2023

Dans la nombreuse série de témoins passionnés de l’Évangile, le Pape a fait choix, pour son audience générale du 28 juin dernier,  d’une femme pratiquement inconnue, jusqu’à ce que Benoît XVI la donne en exemple aux JMJ de Sydney en 2008, avant de la canoniser en 2010 : sœur Mary MacKillop, fondatrice des Sœurs de Saint-Joseph du Sacré-Cœur et première Australienne élevée sur les autels. Pourquoi un tel choix du Pape ? C’est ce que nous allons essayer d’expliquer en donnant un bref aperçu de sa vie, avant d’indiquer rapidement les raisons profondes de ce choix.

Mary MacKillop naquit à Melbourne de parents écossais émigrés en Australie. Elle se consacra comme jeune femme à l’éducation des pauvres sur le terrain difficile et exigeant de l’Australie rurale, inspirant d’autres femmes à la rejoindre dans ce qui fut la première communauté de religieuses du pays. Elle pourvut aux besoins de chaque jeune qui lui était confié, sans considérer sa condition ou sa richesse, lui fournissant une formation aussi bien intellectuelle que spirituelle. Malgré de nombreux défis, ses prières à saint Joseph et son inépuisable dévotion au Sacré-Cœur, auquel elle dédia sa nouvelle congrégation, lui ont donné les grâces nécessaires pour rester fidèle à Dieu et à l’Église. Pendant de nombreuses années, d’innombrables jeunes, dans toute l’Australie, ont été bénis par des enseignants qui étaient inspirés par le courageux et saint exemple de zèle, de persévérance et de prière de Mère Mary MacKillop. Par son intercession, les Australiens d’aujourd’hui continuent à servir Dieu et l’Église avec foi et humilité, malgré les nombreuses difficultés. En effet, l’Église en Australie est maintenant affrontée à bien des déserts, semblables à ceux qui touchent à notre époque d’autres pays occidentaux. Comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie est entrée en effet dans une ère marquée par une sécularisation croissante, connaissant les revendications d’une théologie progressiste avancée, se cristallisant surtout sur la demande d’ordination des femmes.

Bien sûr, le Pape insiste à son habitude sur l’amour de la sainte australienne pour les pauvres et les marginalisés, car pour lui le chemin de la sainteté que nous sommes tous appelés à parcourir, comme l’a enseigné le dernier concile, est le chemin de l’amour et de la rencontre des pauvres. Il avait été très frappé dans le temps par cette phrase qu’il avait lue : le protagoniste de l’histoire est le mendiant. C’est vrai qu’il n’y a pas de sainteté sans amour de la pauvreté, laquelle n’est cependant pas la misère (on doit chercher à éradiquer celle-ci et pratiquer celle-là, car elle est une vertu), mais nous savons qu’il y a une misère spirituelle bien plus grave que la misère matérielle. Si beaucoup ont faim de pain, beaucoup plus encore ont faim de l’Eucharistie qu’ils ignorent. Ce m’est une occasion de rappeler l’importance de la mission auprès des païens, hélas trop souvent mise de côté en raison d’erreurs théologiques graves et cela contre la pensée de tous les papes y compris du pape François. On oublie trop de dire que Paul VI dans Ecclesiam suam n’ajamais parlé de dialogue interreligieux mais de dialogue du salut, ce qui n’est pas la même chose.

Le pape François a un beau passage sur l’éducation qui ne consiste pas d’abord à remplir la tête de multiples connaissances qui souvent ne servent à rien, mais qui est d’accompagner, d’encourager et de former les jeunes sur le chemin de leur croissance intégrale, humaine et spirituelle, en plaçant au centre de leur vie Jésus et Marie. On notera aussi son passage sur la Croix du Christ qu’aima tant sainte Mary. Que la Mère de Jésus et sainte MacKillop soutiennent tous les éducateurs pour un avenir plus humain et rempli d’espérance.

un moine de Triors

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