Depuis début janvier 2025, Bakou accueille le procès de seize ressortissants arméniens de l’Artsakh, une région à majorité arménienne désormais sous le contrôle de l’Azerbaïdjan après un conflit militaire brutal.
Ils sont incarcérés depuis plus de 20 mois par les autorités azerbaïdjanaises. Parmi ces détenus figurent plusieurs anciens responsables politiques de la République d’Artsakh, accusés de crimes graves dans le cadre d’un procès largement critiqué pour son manque de transparence et d’impartialité.
En plus des dirigeants politiques, plusieurs civils et membres de la société arménienne sont également impliqués, dans ce qui semble être une tentative d’éradiquer toute forme de résistance arménienne dans la région.
Benjamin Blanchard, président de l’organisation SOS Chrétiens d’Orient, qualifie ce procès de « simulacre de justice ». Les accusations portées contre les accusés incluraient des crimes de guerre, des génocides et de l’esclavage, des chefs d’inculpation que l’organisation considère comme totalement infondés sur le plan juridique. SOS Chrétiens d’Orient dénonce aussi le caractère à huis clos de ce procès, qui empêche de garantir des conditions équitables pour les accusés.
Ce procès se déroule dans un climat de tensions régionales exacerbées, après la réintégration de l’Artsakh sous le contrôle de l’Azerbaïdjan. « Après avoir chassé la population arménienne, détruit le patrimoine, profané les cimetières et les églises de l’Artsakh, l’Azerbaïdjan poursuit sa politique méthodique d’effacement de toute trace de l’identité arménienne de cette région, en emprisonnant les anciens dirigeants » poursuit Benjamin Blanchard.
SOS Chrétiens d’Orient, présent en Arménie depuis 2018 et engagé dans l’aide aux réfugiés de l’Artsakh, appelle la communauté internationale à intervenir fermement. L’organisation déplore le silence des chancelleries européennes face à cette situation et exige la libération immédiate des prisonniers arméniens. Elle plaide également pour la restitution des terres historiquement arméniennes, afin que les Arméniens puissent retourner sur leurs terres ancestrales.
Ce procès soulève des interrogations notamment ceux des chrétiens arméniens, dont la communauté continue de souffrir dans une région marquée par des violences religieuses persistantes.
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