Statistiques ethniques à l’école

Publié le 08 Sep 2015
Statistiques ethniques à l'école L'Homme Nouveau

Pour avoir affirmé qu’il y avait 64, 9 % d’élèves musulmans à Béziers, Robert Ménard a fait l’objet d’une levée de boucliers. Le ministre de l’Intérieur a parlé de retour « aux heures les plus sombres de notre Histoire », tandis que pour Christine Taubira on serait « en 1939 »… Retour sur l’affaire du prétendu « fichage » ethnique.

L’édile biterrois avait établi ce pourcentage à partir des prénoms inscrits sur les listes des écoles de sa ville. On peut évidemment contester la méthode (les prénoms sont un indice de l’origine ethnico-religieuse, pas forcément une preuve) et aussi la décimale (la statistique n’est pas une science exacte et suppose plutôt une fourchette). Reste que ce calcul et cette proportion approximatifs renvoient malgré tout à une réalité inquiétante et croissante qui interpelle.

Mais c’est bien connu : quand le sage désigne un péril, l’idiot (utile !) préfère regarder son index plutôt que le problème qu’il désigne. Comme la désinformation commence toujours en sémantique, on a d’abord abusivement employé le mot « fichage » à consonance idéologique pour ce qui est en réalité un simple comptage ou un dénombrement.

Des chiffres nécessaires

Ni fichier nominatif, ni liste informatique : une simple statistique indicatrice et révélatrice en l’occurrence. Tellement utile et nécessaire que la plupart de ceux qui ont crié au loup – comme Manuel Valls, la Verte Esther Benbassa ou encore le fondateur du Conseil représentatif des associations noires (Cran) Patrick Lozès – avaient déjà réclamé la visibilité de telles statistiques ethniques, déjà utilisées en catimini ou cum permissu superiorum (dans les commissions d’attribution de logements afin d’éviter les ghettos communautaristes). Pour pouvoir regarder les choses en face, d’un côté comme de l’autre, et faire changer les choses autrement qu’à l’aveugle, comme une autruche.

Ménard a du reste enfoncé le clou : « Que l’on se félicite de l’immigration ou que l’on s’en inquiète, notre République ne peut pas continuer à installer des politiques sans connaître exactement les réalités statistiques auxquelles on prétend les appliquer. (…) Je ne peux imaginer que je sois le seul maire de France qui ait procédé à un tel calcul. Mais, assurément, je suis le seul à l’avoir dit. »

Depuis, d’autres ont parlé, plus « approximativement » encore. Comme ce René Giés, responsable de la tendance de la Droite forte de l’UMP en ­Haute-Garonne, qui a déclaré dans La Dépêche du Midi (19 mai) : « Tous les jours des milliers d’immigrés arrivent en France et on n’a pas de quoi les accueillir. Je pense qu’on doit les remettre dans les bateaux et les ramener au point de départ ! J’entends dans les médias qu’il n’y a que 2 millions d’immigrés en France, mais promenez-vous dans les rues de Toulouse : il y a un Blanc pour quatre Africains ! ». On aimerait précisément que les statistiques ethniques ne soient plus taboues pour vérifier ces dires.

Pour la mixité sociale

Mais il y a surtout ce fait criant (rapporté par Le Figaro) qui corrobore, plus encore que des statistiques ethniques, l’interpellation urgente de Robert Ménard : une cinquantaine de mères au foulard manifestant le 13 mai à Montpellier pour exiger la « mixité sociale » dans les écoles de La Paillade et autres quartiers à forte proportion de populations d’origines étrangères, parce qu’« il n’y a quasiment plus d’enfants de Blancs ». Trop de diversité tue la diversité ! « Comment nos enfants vont pouvoir se sentir Français ? », demande carrément Fouzia, la porte-parole de ces mères. Tandis que la journaliste évoque cette « maman non maghrébine, qui, venue inscrire ses enfants à l’école du quartier, n’est plus reparue »…

Tout est dit du péril dénoncé par le maire de Béziers. Et l’on risque d’agir trop tard si l’on continue de considérer la couleur bleu Marine de ses chiffres plutôt que ce qu’ils entendent signifier objectivement. Si l’on continue de faire la politique de l’autruche en matière d’immigration et d’islamisme, en écartant certains chiffres, comme Rousseau faisait sa philosophie politique : « Écartons tous les faits car ils ne touchent pas la question ! » 

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