Terrible généalogie

Publié le 31 Oct 2012
Terrible généalogie L'Homme Nouveau

La mentalité moderne veut que de l’état de fait on tire un état de droit, indépendamment de toute considération morale. Aussi l’avortement a-t-il été légalisé pour donner un cadre légitime à ce phénomène qui existait déjà quoique de manière marginale. De la même manière, on voudrait que soient légalisés le mariage et l’adoption par les homosexuels, sous prétexte qu’en France, des couples homosexuels élèvent des enfants. On objecte à raison que ce n’est pas, par exemple, parce qu’il y a des viols – c’est un état de fait – qu’il faut dépénaliser et encadrer ces pratiques. Nos adversaires rétorquent que la comparaison ne tient pas, le mariage homosexuel ne causant aucun tort à un tiers. L’enfant, nous le savons, est le grand oublié du débat. Mais en attendant, sous prétexte d’égalité, la machine est en marche. Qu’il faille changer près de 200 articles du Code civil si les termes de père et mère venaient à être abolis ne semble pas poser de problème au gouvernement.

1EWRFW0CUDpDVQWSZDcwczl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB Rd1H6kmuBWtceBJ

Pourtant, nous n’avons pas tout vu. Le chirurgien urologue Laurent Alexandre indiquait le 26 octobre dernier que « la technique des cellules souches iPS […] permet de fabriquer des spermatozoïdes et des ovules à partir de fibroblastes, des cellules que l’on trouve sous la peau », et qu’« il est déjà possible de fabriquer un souriceau à partir de deux pères ». Il y a fort à parier que l’opération sera possible pour les êtres humains dans quelques années. On parle déjà ici et là d’utérus artificiels dont pourraient se doter les hommes, ce qui, après tout, n’est que la suite logique de la mise sur le marché des fécondations in vitro. Si les enfants peuvent être conçus dans un tube de verre, ils peuvent bien l’être aussi dans un utérus en PVC. Les personnes homosexuelles pourront « procréer » et revendiquer, qui plus est, un droit à « procréer ». Un droit qui soumettra les médecins et la loi, au nom là encore d’un état de fait et de l’égalité. Il ne s’agit pas de science-fiction mais d’hypothèses très probables. Si nous suivons cette logique, à la lumière de ce que nous vivons aujourd’hui, ces opérations, sans doute coûteuses, seront très probablement largement financées par la Sécurité sociale et l’objection de conscience sera interdite. Drôle d’humanité à venir ! Au moins, les psychologues, psychiatres et autres médecins auront de la clientèle…

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneSociétéLectures

L’inégalité, un outil de civilisation ?

Entretien | Juriste et historien, Jean-Louis Harouel s’attaque dans un livre récemment paru au mythe de l’égalité. Il postule que cette « passion laide » contemporaine, destructrice de la famille, entre autres, ne sert en rien les intérêts d’une population, en montrant que seule l’inégalité, créatrice de richesses, encourage la production et par là-même augmente le niveau de vie et conditionne le progrès moral et scientifique. Entretien avec Jean-Louis Harouel sur son livre Les Mensonges de l’égalité. Ce mal qui ronge la France et l’Occident.

+

égalité mythe
SociétéEglise de France

Pandémie : un avant-goût de la restriction des libertés fondamentales ?

Entretien | Le colloque « Pandémie, Droit et Cultes » s’est tenu à Paris en mars 2022. Ses actes rappellent qu’entre 2020 et 2022, les prérogatives de l’État ont été augmentées de manière extraordinaire au détriment des libertés essentielles, dans un renversement complet de la hiérarchie des biens. Une situation dangereuse qui pourrait bien se reproduire sous des prétextes variés. Entretien avec Guillaume Drago, co-organisateur du colloque et professeur de droit public à l’université de Paris-Panthéon-Assas.

+

pandémie liberté de culte
A la uneSociétéBioéthique

Fraternité et euthanasie : un débat sciemment faussé

Faisant droit aux revendications anciennes et répétées de certaines associations, le président Macron vient d’annoncer une loi sur l’euthanasie. Mais en usant d’un registre lexical détourné qui évoque l'« aide à mourir », l’autonomie de l’individu, les « conditions strictes » et la « fraternité »... Toutes expressions trahissent le sophisme, l’influence des officines francs-maçonnes, la solution miraculeuse aux déficits et surtout la crainte d’un vrai débat.

+

fraternité euthanasie
SociétéBioéthique

50 ans de résistance à l’avortement (3/3) : Combat contre l’avortement et transition postdémocratique

Question disputée | Combattre à temps et à contretemps en faveur de la vie humaine, de sa conception à sa mort naturelle, est une urgence née des lois mortifères mises en place par un système politique qui, loin d'être neutre, a rompu dès ses origines avec les exigences de la loi naturelle. Dès lors, n'est-il pas nécessaire de finaliser ce combat particulier en l'insérant dans une perspective plus large ?

+

AdobeStock 417378513