Tintoret (1518-1594), naissance d’un génie

Publié le 09 Avr 2018
Tintoret (1518-1594), naissance d’un génie L'Homme Nouveau

Il y a 500 ans naissait à Venise dans une famille d’artisans teinturiers Jacopo Robusti qui, à cause de ses origines familiales et de sa petite taille, fut surnommé Tintoretto (le petit teinturier). Probablement fasciné très jeune par les pigments de l’entreprise de ses parents, il se serait montré incroyablement doué pour la peinture. C’est ce que dévoile l’exposition du Musée du Luxembourg à Paris, mettant à l’honneur ses premières œuvres connues. 

Autour de ses 20 ans, il réalise une toile fort ambitieuse par sa taille (174 x 203 cm) et sa composition: L’Adoration des mages, conservée au Musée du Prado. Malgré certaines maladresses dans l’échelle de ses personnages, elle montre ses qualités de coloriste et son expression plein de dynamisme qui se développera dans ses créations futures. On ne connaît pas bien sa formation initiale. Il semble qu’il soit passé rapidement dans l’atelier de Titien, dont il garde de belles influences puis chez un peintre nommé Bonifacio de Pitati. Dès 1538, il dispose d’un atelier personnel, ce qui est plutôt rare pour un artiste âgé de 20 ans… Il est décrit par Giorgio Vasari comme un « être extravagant, capricieux, prompt et résolu », mais quoiqu’il en soit son talent est inouï. Il décore de riches demeures, réalise de beaux portraits qui évoquent ceux de Titien, et met en scène, dans des architectures à la perspective et au dallage magnifiques, des scènes bibliques (Le Christ et la femme adultère) ou mythologiques. 

La dernière salle présente trois superbes toiles du maître, conservées au Musée du Prado : Esther devant Assuérus, Judith dans la tente d’Holopherne et Suzanne et les vieillards, réalisées dans un format étroit et long. Les compositions, pleines de majesté et de force, révèlent l’admiration du peintre pour ces femmes. Le traitement de la lumière, la coloration des chairs et des étoffes des vêtements renforcent la splendeur de ses tableaux. 

À ne pas manquer ! 

Jusqu’au 1er juillet 2018. Musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, 75006 Paris. Ouvert du lundi au jeudi de 10h30 à 18h et du vendredi au dimanche et jours fériés de 10h30 à 19h. Fermé le 1er mai. Informations et réservations : Musée du LuxembourgGrand Palais 

Ce contenu pourrait vous intéresser

CultureLectures

Chroniques pour le passé, leçons pour l’avenir

Entretien | Le dernier livre de Jean-Pierre Maugendre, président de « Renaissance catholique », Quand la mer se retire*, rassemble ses chroniques des vingt dernières années. Loin de l’inventaire morose des difficultés du passé, il se veut un rappel des causes de la tragédie actuelle de la France et de l’Église, destiné aux jeunes générations, pour inspirer et guider leurs combats pour le salut des âmes et la survie de notre pays.

+

passé avenir Quand la mer se retire
CultureLectures

Au théâtre du Roi

Journaliste, critique de cinéma, spécialiste du rock, mais aussi féru de littérature et essayiste, Laurent Dandrieu a publié plusieurs ouvrages sur des artistes du passé. Après Fran Angelico, Le Bernin et les « peintres de l’invisible », il nous offre un essai sur Molière : Le Roi et l’Arlequin.

+

livres 1820 roi

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?