Tolkien revient, Peter Jackson est devenu fou !… Le deuxième volet du Hobbit sort au cinéma aujourd’hui. Intitulé La désolation de Smaug, il narre la suite de la quête d’une compagnie de nains bien décidés à récupérer la souveraineté de leur pays, y réinstaller le roi légitime et faire régner la prospérité jusque sur les contrées environnantes. Pour les aider, un magicien, Gandalf, et un hobbit, c’est-à -dire un semi-homme, Bilbo, dont l’innocence, la petitesse, les hésitations et la volonté d’aider malgré tout son prochain, le conduisent entre les pattes de Smaug, le dragon.
Entre trame et surenchère
On retrouve, bien sûr, la trame du conte pour enfants qu’était Le Hobbit dans l’esprit de Tolkien. Seulement, ce n’est plus un conte pour enfants. Le charme n’opère plus. Non content de sortir de l’histoire d’origine, en y mêlant par exemple une stupide amourette entre un nain et une elfe, Peter Jackson en rajoute dans la violence et la pellicule sombre. On pouvait encore le comprendre pour Le Seigneur des anneaux qui, d’une certaine manière, s’y prête, en fonction de l’interprétation qu’un cinéaste peut donner à la confrontation du bien et du mal. Mais pas Le Hobbit, que Jackson veut à tout prix rattacher par le mauvais bout au Seigneur des anneaux. On tombe ainsi dans une surenchère de violence et de peur, en donnant une finalité au Hobbit qui n’existe absolument pas dans la version originale.
Le Hobbit n’est pas Le Seigneur des anneaux
Jackson s’est trompé : Le Hobbit n’est pas un autre Seigneur des anneaux. Le Hobbit, c’est… Le Hobbit. La lutte entre le bien et le mal n’y est pas aussi poussée, les enjeux ne sont pas les mêmes, la rédaction elle-même est plus simple, comme le public visé, celui des enfants. Il comprend pas trois tomes, mais un seul volume. En faire trois volets au cinéma, c’est forcément, vouloir à tout prix donner un ton qui n’est pas le bon. Et de ce fait, à voir ce deuxième volet, on se dit que Jackson aurait dû imiter Tolkien : réaliser d’abord Le Hobbit pour s’élever avec Le Seigneur des anneaux. Il a fait le contraire et,ainsi, il stationne.