Tourisme de masse, danger !

Publié le 26 Mai 2018
Tourisme de masse, danger ! L'Homme Nouveau

Naguère, la France était d’abord rurale et l’on restait chez soi, même l’été. Le tourisme était surtout réservé aux gens riches, façon Orient-Express, Bugatti et grand hôtel. Est venu ensuite avec les congés payés de 1936 le tourisme populaire, plus limité, avec vélos, petites 4 CV et campings. Nous en sommes maintenant au tourisme de masse parce que bouger est devenu une manie et que les agences et les compagnies de croisières offrent des prix abordables, parce qu’enfin la mondialisation exige que l’on aille… voir ailleurs. Mais que de dégâts !

D’abord, ce n’est plus amusant du tout d’aller voir Versailles, Notre-Dame de Paris, le Mont-Saint-Michel ou les châteaux de la Loire parce que l’on se heurte à des troupeaux de visiteurs, étrangers notamment que nous devons accueillir, mais enfin le Mont-Saint-Michel (que je connais très bien) n’a plus aucun charme avec une effroyable et bruyante cohue dans l’unique rue. À Versailles la ruée au pas de charge de milliers d’Américains ou de Japonais caméra au poing ou à Notre-Dame de Paris le piétinement après une interminable queue gâchent tout. De plus, il n’y a plus dans les quartiers historiques de diversité ou de folklore local puisque, partout, s’ouvrent les mêmes enseignes, les mêmes boutiques, pour ne pas trop dépayser les visiteurs, les rassurer. Un Américain sera ravi de découvrir la fantaisie de nos marchés en plein air, la variété de nos charcuteries et de nos vins, mais n’en usera pas, préférant hamburger et coca.

Et que dire des paquebots géants, monstrueuses villes flottantes comme le « Symphony of the Seas » pouvant accueillir 6 780 passagers, avec 2 100 membres d’équipage ! Quantité de voyageurs ignorent la mer, tout occupés par piscines, patinoire, casinos, salles de spectacle, bars et restaurants gastronomiques avec souvent des formules tout compris (on imagine la consommation de vins et d’alcools…). Mais essayez surtout d’imaginer le débarquement de près de 7 000 passagers dans un petit port italien ou grec, ce n’est plus du tourisme, c’est de l’invasion.

Sans compter que ces monstres participent largement à la pollution en émettant de grandes quantités de particules fines et d’eaux usées, participant à ce qu’est devenue la Méditerranée : une poubelle. Alors, non à l’asservissement de la planète au bénéfice d’une société de loisirs et de consommation !

Ce contenu pourrait vous intéresser

ChroniquesLectures

Carte blanche : Le cardinal Charles Journet

Carte blanche d’Yves Chiron | Le cardinal Journet a déjà eu plusieurs biographes, notamment Lucien Méroz en 1981 et Guy Boissard en 2000. Philippe Chenaux, historien suisse, professeur émérite à l’Université pontificale du Latran, publie ce qu’il appelle une « biographie intellectuelle et politique » du théologien mort en 1975.

+

cardinal charles journet
ChroniquesFin de vie

Euthanasie : tuer par altruisme ?

C’est logique ! de François-Marie Portes | L’Assemblée nationale a voté en faveur de l’euthanasie sous couvert d’une « aide à mourir » et d’une prétendue « dignité ». Derrière ces mots se cache une logique perverse : faire passer pour un acte altruiste ce qui est, en réalité, une atteinte à la vie humaine.

+

euthanasie mort digne
Chroniques

Nouveaux mots : l’érosion discrète du rapport au réel

C’est logique ! de François-Marie Portes | Sous couvert d’enrichir la langue, l’ajout de nouveaux mots comme « aplaventrisme » ou « asexuel » traduit moins une vitalité de la pensée qu’un appauvrissement du regard porté sur le réel. Loin de simplement décrire, ces néologismes dissimulent une redéfinition silencieuse des repères moraux et philosophiques fondamentaux.

+

AdobeStock 54411084 nouveaux mots
ChroniquesFrançoisLectures

Autobiographie du pape François : une attente déçue

L'Essentiel de Thibaud Collin | Publiée dans plus de cent pays, l’autobiographie du pontife se révèle assez décevante, malgré son titre, Espère, quand à sa vie même. On y retrouve cependant ses thèmes de prédilection, ses contradictions ainsi que ses jugements peu nuancés sur certains sujets, en particulier celui de la liturgie traditionnelle.

+

pape neuvaine autobiographie
ChroniquesAnnée du Christ-RoiDoctrine sociale

Abbé Barthe : Comment s’est évanoui l’enseignement sur la royauté sociale du Christ 

Enquête Quas Primas 2 | Dans le cadre de l'année du Christ-Roi, nous continuons notre enquête. L'enseignement sur la royauté sociale du Christ, qui consistait à armer les catholiques contre la laïcité, à rappeler que les gouvernants légitimes sont des représentants du Christ-Roi et qu'ils lui doivent un culte public, était trop antimoderne pour être pleinement reçu en son temps en France.

+

royauté sociale du christ