Le 15 juin, en la solennité de la Sainte Trinité, le pape a présidé le jubilé du sport, soulignant l’harmonie entre foi chrétienne et activité humaine. De saint Augustin à Jean-Paul II, l’Église n’a cessé de rappeler que le sport, dans sa noblesse, peut devenir un chemin de croissance spirituelle, un reflet de la beauté divine, et un moyen de communion entre les hommes — corps, âme et esprit.
En la solennité de la Sainte Trinité qui est au cœur de la foi chrétienne, le 15 juin dernier, le Pape a présidé le jubilé du sport. Quand saint Augustin chercha à comprendre ce grand mystère de la Trinité, un ange lui apparut sur le bord de la plage de Tipasa, sous l’apparence d’un jeune garçon qui cherchait à remplir dans un château de sable toute l’eau de la mer, pour lui faire saisir qu’un seul Dieu en trois personnes serait toujours un mystère pour les hommes, même s’ils peuvent recueillir des signes de crédibilité.
Nous croyons que le Dieu unique est absolument un dans son essence infiniment sainte comme dans toutes ses perfections, dans sa toute-puissance, dans sa science infinie, dans sa providence, dans sa volonté et dans son amour. Il est Celui qui est comme il l’a révélé à Moise. En même temps ce Dieu unique est trine en ses personnes : Père, Fils et Saint Esprit, car tout est un dans la Sainte-Trinité, là où ne se rencontrent pas des oppositions de relation, comme l’a défini le concile de Florence.
En commentant dans son homélie la première lecture, le Pape commence par affirmer que pour saint Augustin la Trinité et la sagesse sont intimement liées. En effet, la sagesse divine est révélée dans la Sainte Trinité et la sagesse conduit toujours à la vérité. C’est donc cette fête qui a été choisie pour commémorer le jubilé des sportifs.
Le binôme Trinité-sport ne saute pas aux yeux ; pourtant cette association voulue par l’Église n’est pas du tout déplacée. Toute beauté de la création nous fait remonter au Créateur, comme l’affirment le livre de la Sagesse et saint Paul en son premier chapitre de l’Épître aux Romains. Mais on peut ajouter aussi que toute bonne activité humaine porte en elle un reflet de la beauté divine.
Le Créateur a confié à l’homme la Création qu’il doit se soumettre, mais dans l’ordre voulu par Dieu. On oublie trop cette première dimension du travail humain qu’avait pourtant rappelée Jean-Paul II dans son encyclique sur ce thème. Le sport fait donc partie de ce travail de l’homme, quand il reste dans sa norme et qu’il n’est pas occasion de magouilles ou d’injustices financières.
Les papes, surtout depuis Pie XII, ont insisté pour montrer que le sport pouvait être une bonne école d’éducation et de perfectionnement spirituel. Ils ont tous envoyé des messages lors des divers Jeux olympiques ou des manifestations sportives mondiales. Le sport peut en effet épanouir la personne humaine, mais il exige discipline et maîtrise de soi.
Pour comprendre ce respect de l’Église pour le sport, il ne faut pas oublier qu’elle se préoccupe du développement de l’homme, corps et âme. Ainsi s’exprimait Paul VI en 1965 : « Pourvu que soient respectée la hiérarchie des valeurs, sauvegardée l’intimité familiale, assurée la participation à la vie sociale et remplis les devoirs religieux, le sport, si du moins il refuse de devenir une fin en soi, est un excellent moyen au service de l’existence personnelle de l’homme et de la vie en société. »
Du dynamisme trinitaire jaillit la vie. Cela réjouit Dieu. C’est pourquoi certains Pères de l’Église, comme saint Grégoire de Nazianze, ont parlé d’un Dieu qui se divertit. Le sport, dans de telles conditions, peut et doit nous aider à rencontrer le Dieu un et trine, ne serait-ce que parce qu’il exige un mouvement, surtout intérieur, vers l’autre ; sinon le sport deviendrait une stérile compétition d’égoïsme, comme on le voit trop de nos jours.
En italien, pour encourager les sportifs, les supporters crient « Dia ! » (Allez, mais en réalité donnez). Pratiquer un sport, ce n’est pas simplement réaliser une performance physique, c’est d’abord se donner soi-même. Le sportif de Dieu qu’était Jean-Paul II n’hésitait pas à dire, lors du jubilé des sportifs en 1984, que le sport était « joie de vivre ».
Que Marie, la sportive courant en hâte vers sa cousine Élisabeth, nous fasse redécouvrir les beautés du vrai sport qui forme par l’effort de vrais hommes et par là de vrais chrétiens.
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