La Tunique d’Argenteuil (2) | De l’ombre à la lumière

Publié le 04 Août 2025
tunique Argenteuil

La Charte de l’évêque de Rouen de 1156, la plus ancienne attestation écrite de la présence de la Tunique dans le trésor de la Basilique. © Archives municipales d’Argenteuil

Cet été : La tunique d'Argenteuil témoin de la Passion

Cet été, L’Homme Nouveau vous propose une sélection d’articles issus de son hors-série n° 57 consacré à la sainte Tunique. Pour bénéficier de tous les articles de ce hors-série, commandez-le sur notre boutique en ligne. 👉🏻 Dossier thématique « La tunique d’Argenteuil témoin de la Passion »

Après le passage des raids vikings au IXe siècle, puis la Révolution française, la Tunique a été cachée puis perdue. À chacune de ses redécouvertes, les rois, évêques, papes et curés ont contribué à mettre par écrit son histoire et sa donation à la ville d’Argenteuil. Une première ostension est organisée dès le XIIe siècle.

  L’arrivée des Vikings et leurs leur raids incessants au IXe siècle replongent la Tunique dans l’obscurité. Les Normands ravagent Paris et sa région à plusieurs reprises (845, 856-857, 886), sans épargner les monastères : certains sont pillés, comme Sainte-Geneviève et Saint- Germain-des-Prés, d’autres sont détruits comme probablement celui d’Argenteuil. Les moniales s’enfuient à temps, non sans avoir pris soin de cacher la relique, vraisemblablement dans un mur. Un lieu si sûr qu’on l’en oublie peu à peu… Et l’abbaye reste à l’état de ruines pendant plus d’un siècle, la Tunique en son sein. Adélaïde d’Aquitaine, épouse d’Hugues Capet, entreprend de relever le monastère d’Argenteuil, et y réinstalle des religieuses : un acte du 28 mars 1003 de leur fils Robert II le Pieux confirme les donations de ses parents. La célèbre Héloïse, amante puis épouse de Pierre Abélard (dont elle aura un fils), est contrainte d’y prendre le voile en 1118 et deviendra même prieure vers 1120, mais elle entre en conflit avec l’abbé Suger qui soutient qu’Argenteuil n’aurait été cédée aux nonnes que pour le temps de vie de Théodrade. L’abbaye devient alors en 1129 propriété de celle de Saint- Denis et les bénédictins y font leur entrée.

La « cape de Notre-Sauveur »

C’est vraisemblablement lors de travaux qu’ils y découvrent la cache de la sainte Tunique. Quelques années plus tard, dans sa mémorable Chronique, Robert de Thorigny, abbé du Mont Saint-Michel (1154-1186), confirmera cette invention par ces mots : « Dans un bourg près de Paris […] a été trouvée par révélation divine, la cape de Notre- Sauveur. Elle est sans couture et de couleur roussâtre ; comme l’indiquaient les lettres trouvées…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Pierre Dor

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCultureLa Tunique d'Argenteuil

La Tunique d’Argenteuil (5) | 3 clefs pour comprendre la vénération des reliques

HORS-SÉRIE « La tunique d'Argenteuil témoin de la Passion » | Dès les premiers âges de l'Église, les chrétiens vénéraient ce qu'ils avaient pu conserver de leurs martyrs, les reliques. Qu'ils soient des restes corporels, des vêtements ou des objets leur ayant appartenu, ces souvenirs précieux étaient le gage d'une mémoire vivante et porteuse d'espérance pour les âmes militantes restées ici-bas.

+

relique vénération