Un an de pontificat

Publié le 13 Mar 2014
Un an de pontificat L'Homme Nouveau

Il y a un an l’Église et le monde entier découvraient le Pape François. Un nouveau visage, une nouvelle attitude, un nouveau nom, une nouvelle manière d’être et d’agir. La nouveauté s’habillait désormais en blanc. Bien que surpris, les fidèles catholiques ont spontanément salué ce nouveau pape. Comme les plus anciens avaient aimé Pie XII, salué Jean XXIII comme le père d’une nouvelle aurore, et comme leurs fils avaient par la suite suivi avec passion Jean-Paul II et Benoît XVI, les catholiques de 2013 ont aimé, salué et se sont passionnés pour le Pape François.

La nouveauté des médias

La nouveauté était totale, mais elle se nichait aussi ailleurs : dans cette « love story Â» entre les médias et le Pape. Depuis un an, malgré certaines paroles fortes et particulièrement percutantes du Souverain Pontife, les grands médias ne cessent de l’encenser alors même qu’il critique vertement de son côté les attitudes de cour. En fait, l’image médiatique du Pape François renvoie, derrière l’homme simple, direct et chaleureux, l’image d’un pape de la rupture. Rupture avec ses prédécesseurs et rupture avec les restes de monarchie pontificale qui avaient subsisté jusqu’ici.

Ce n’est pas la première fois que les médias s’emparent de la papauté pour en faire un produit de consommation courante. Jean XXIII, lecteur du très intégraliste cardinal Pie, auteur d’une encyclique défendant l’usage du latin et l’imposant à nouveau dans l’étude des séminaires, a été élevé au rang de pape progressiste. À son tour, Paul VI, encensé lors de son élection, devint l’expression du retour vers l’obscurantisme après la publication d’Humanæ vitæ, document rappelant la doctrine de l’Église en matière de contraception. Auréolé de sa jeunesse et de ses origines, Jean-Paul II, porté aux nues quand il défendait les Droits de l’homme ou embrassait le Coran, devint un ennemi de la modernité quand il rappelait les exigences morales qui découlent de la foi catholique.

Temps de l’Église contre temps médiatique

Le temps de l’Église n’est pas le temps médiatique. Le rapport des catholiques à la papauté – rapport complexe, que le recours à l’Histoire éclaire singulièrement dans son évolution et sa compréhension – ne devrait rien devoir à l’emballement médiatique, lequel ressort seulement de deux faces de la modernité : le consumérisme et l’idéologie.

Une grâce pour l’Église

L’élection d’un pape est toujours une grâce pour l’Église. Non en raison de la personne du pontife élu, ni même en raison de la grandeur de sa fonction et de son ministère. L’élection d’un pape est toujours une grâce pour l’Église car elle est un signe visible que Dieu la gouverne et que l’éternité ne cesse de pénétrer dans l’Histoire, dans cette incarnation continuée que représente l’Église. L’Histoire rassemble dans sa mémoire le souvenir de saints papes, de mauvais papes, des papes médiocres ou dépassés. À travers chacun de ces pontifes, Dieu a pourtant continué d’agir dans l’Église, ce miracle permanent d’une institution qui a traversé les siècles, les persécutions, les complicités, les difficultés, les tentations, les épreuves et les heures de gloire.

L’Histoire jugera, le moment venu, le pontificat du Pape François et il apportera l’équilibre que la proximité médiatique, dont aucun de nous n’est exempt, ne permet pas d’avoir. En attendant, l’heure est à la prière et à la réaffirmation de notre attachement au Siège de Pierre.

Sur le sujet, voir aussi la contribution de Philippe Maxence sur Figarovox et sur Direct Matin de ce jour.

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