Un cens impur…

Publié le 11 Oct 2013
Un cens impur… L'Homme Nouveau

À Bercy, le ministère de l’impéritie et des dépenses, l’ambiance est fiévreuse depuis que le mal fagoté de Tulle s’est vu promu chef de la nef des fous, cet esquif au mouillage depuis deux cent ans dans la rue du faubourg Saint-Honoré. Héritiers spirituels des hordes de brigands, tire-laines et autres va-nu-pieds qui écorchaient vif les malheureux tombant entre leurs mains jusqu’à ce qu’ils aient avoué la cachette où se celaient leurs maigres économies, les agents du fisc traquent le contribuable, présumé coupable de recel du fruit de son travail, ce qui, pour toutes bonnes consciences républicaines, n’est que le résultat de la spoliation des plus pauvres.

Après la loi de séparation de l’Église et de l’État, voilà que les enragés de la feuille d’impôt nous concoctent une loi de séparation des biens et du citoyen. Comme le disait Audiard avec son sens certain de la formule : « Il ne nous restera bientôt que l’impôt sur les os ». Doté de l’aplomb d’un don Corleone devenu ministre, Moscovici, le chef des vampires, après un préambule où avec une lucidité somme toute éphémère, il s’indignait (sans aucune arrière-pensées électorales… ne soyez pas mesquins !), du niveau de la ponction fiscale, présentait avec la verve d’un bonimenteur de foire, la gamme automne-hiver des nouvelles taxes, rebaptisées avec un peu de poésie et beaucoup d’hypocrisie : contributions. Les Inuits ont vingt-deux mots pour parler de la neige, nos bandits, pas manchots, en auront avant peu, bien plus pour parler des impôts.

Alors, bien sûr, me direz-vous, l’impôt est nécessaire pour assurer à l’État les moyens d’assurer la protection des citoyens. Les tâches régaliennes ont un coût dont la réalité sonnante et trébuchante est la contrepartie demandée à tout un chacun, en fonction de ses moyens, pour que tous puissent s’épanouir en toute sérénité. Mais il y a des limites entre la juste participation financière au bien commun, et la spoliation pure et simple du pigeon que l’on plume et écorche vif sans autre forme de procès. Gravés au fiel acide de la jalousie, imprégnés du jus putride de l’utopie marxiste, les dogmes qui régissent notre malheureux pays, font de la possession d’un bien, une posture peccamineuse, et celui qui aurait par une mégarde coupable mis quelques écus de côté pour les temps de vaches maigres, se verra cloué au pilori et jeté en pâture à la vindicte populaire.

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Bien sûr, il y a de ces vautours qui amassent pour amasser, tondant leurs coreligionnaires, sans vergogne, membres d’une cleptocratie apatride et mondiale, qui ont mis le monde en coupe réglée, et qui descendent parfois de leur olympe de stuc et de stupre, le temps de jeter par les fenêtres l’équivalent du PIB du Burkina-Faso, pour acheter un club de joueurs de baballe, ou prendre des douches de champagne millésimé sous les yeux éblouis d’une plèbe décervelée qui applaudit ses bourreaux. Mais enfin, la grande majorité des avoirs de nos concitoyens est issue de leur sueur et de leur travail. Le petit pécule qu’ils ont pu épargner malgré la rapacité grandissante des gabelous d’une mère patrie cannibale, qui dévore vivant ses propres enfants, ce bas de laine n’a rien de répréhensible.

Mais pour nos technocrates, récipiendaires, sans vergogne, de prébendes gargantuesques, l’existence même de nos tirelires déclenche chez eux un réflexe pavlovien, qui met leur cerveau, ou plutôt leur peu de cervelle, en ébullition. Et ils n’ont alors de cesse de trouver le moyen de pressurer, d’essorer jusqu’au dernier sou le ci-devant qui toute honte bue, aurait égoïstement mis, du fruit de son labeur, quelques écus de côté. Cependant, à force d’abaisser le seuil à partir duquel les primesautiers camarades décimateurs et receveurs des contributions commencent à vous saigner à blanc, l’assiette de l’impôt, selon l’expression très pince-sans-rire de nos énarques, car, lorsque l’on parle d’assiettes, l’on pense plutôt à manger qu’à être mangé, cette assiette donc s’est métamorphosée en gamelle. Et au train où vont les choses, la gamelle se transformera bientôt en sébile que tendra pour une improbable aumône, le citoyen français, dépouillé de tous ces biens, devenu miséreux, égaré dans le labyrinthe du roi Flanbyos Ier, dit patafle le dodu, où les bobos, ces Minotaures du XXIe siècle, l’ont lobotomisé et laissé hagard, perdu entre le rêve du grand soir et celui des lendemains qui chantent.

Cela pourrait sembler exagéré, si l’on ne s’avisait que les fripouilles qui nous gouvernent, tel le shérif de Nottingham et ses affidés, régissent le pays selon le tristement célèbre principe de la pyramide de Ponzi, qui permet de déshabiller Pierre pour habiller Paul, jusqu’au jour où Pierre n’ayant même plus sa dignité pour se draper, la mauvaise farce tourne au cauchemar.

la cigale et la fourmi

Quand à la fable de Jean de la Fontaine, La cigale et la fourmi, nos gouvernants à la conscience aussi momifiée que la dépouille de Lénine, en ont modifié la fin. Lorsque la fourmi propose à la cigale d’assumer elle-même ses erreurs et les conséquences de son oisiveté, la cigale, qui a cessé depuis fort longtemps de manger l’herbe pour la fumer, lui déclare à brûle-pourpoint et sans prolégomènes : « t’es relou, espèce de bâtard de ta race… ». Et sans autre forme de procès, abat la fourmi d’une rafale de kalachnikov.

Travaillez, prenez de la peine… Il y a une foultitude d’oisifs et de commis de l’État qui attendent la becquée. Avant même la légalisation du cannabis, du « mariage » pour tous et autres calembredaines aussi nuisibles que mortifères, nos législateurs, la boîte crânienne aussi vide que les citrouilles d’Halloween, ont depuis longtemps légalisé le racket, le vol et l’abus de confiance, qui sont devenus le mode de procédé politique d’un pays de zombies où le bien commun a été effacé au profit d’un égocentrisme brutal et vulgaire.

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