Entretien avec François-Xavier Clément, directeur de l’Enseignement Catholique de la Loire
Un nouveau statut a été adopté en juin dernier pour l’enseignement catholique. En quoi consiste-t-il ?
Le précédent statut datait de 1992. Les années 1980-1990 représentent pour notre institution un contexte de professionnalisation important dans la gestion des moyens humains et financiers de nos établissements. C’est pourquoi ce texte était marqué par son époque, il convenait de l’adapter au nouveau contexte ecclésial et social. Les évêques de France avaient alors été uniquement signataires du préambule de ce texte. Aussi ont-ils souhaité aborder autrement cette réécriture en prenant l’initiative de la réforme et en faisant de cette étape un temps de refondation. Alors que le texte de 1992 était essentiellement constitutionnel, le statut de 2013 articule le souffle du magistère de l’Eglise avec la mise en forme des structures de l’enseignement catholique.
Comment s’est déroulé ce travail ?
Entre janvier 2012 et juin 2013 j’ai eu l’honneur de participer au comité d’écriture/relecture du statut. Certes, il y a eu quelques disputes – au sens philosophique du terme rassurez-vous – mais peu à peu se sont dégagés des orientations fortes. Nous avons choisi de montrer le sommet, ce vers quoi doivent tendre les établissements catholiques. Certains ont dénoncé un décalage avec la réalité du terrain mais c’est justement tout l’enjeu : il nous faut vivre en tendant vers cet idéal et mettre en œuvre ce qui permettra aux écoles catholiques de remplir pleinement leur mission. Ce texte rappelle à tous les chefs d’établissement, aux professeurs, aux parents et à tous ceux qui travaillent dans nos écoles, que la mission préexiste à l’engagement des personnes. Dans l’Enseignement catholique il n’y a que des serviteurs, certains le vivent, d’autres ont besoin de le redécouvrir !
Dans les faits, quels changements ce nouveau statut induit-il ?
On a entendu dans la presse que ce statut était une reprise en main de la part des évêques. C’est à fois vrai et faux. C’est faux parce que les évêques ont toujours eu, quand ils le voulaient, « la main » sur le choix et la nomination de leur directeur diocésain ou de leur chef d’établissement. En revanche c’est un peu vrai dans la…