La visite du pape François à Marseille n’a laissé personne indifférent. Ni les habitants de la vieille cité phocéenne et les catholiques, bien sûr, ni le reste de la population dont les commentateurs et hommes politiques. Présent dans le cadre des « Rencontres méditerranéennes », le pape François a beaucoup parlé des migrants. À cette occasion, un nombre assez important de catholiques a regretté que le Souverain Pontife fasse de la politique, ou a voulu minimiser ses propos en les réduisant à un discours « humaniste ». Dans l’esprit de beaucoup flotte en effet l’idée qu’un pape ne devrait pas parler de « ça », sous-entendant par là, d’une part, que l’Église n’a pas à avoir de discours en ce qui concerne la vie des sociétés et que, d’autre part, la politique est par essence quelque chose de sale. Sans nous arrêter aux propos même du pape François, et pour nous contenter de quelques généralités, il n’est peut-être pas inutile de rappeler certaines distinctions. D’abord que la politique ne se réduit pas à la vie partisane qui en est d’une certaine manière sa déformation. La politique est une science pratique et elle est même la plus haute des sciences de ce type. Sa finalité est le bien commun. À ce titre, elle est elle-même un bien, une chose bonne et noble, sans laquelle la vie humaine ne peut s’accomplir parfaitement. C’est en se coupant de cette vision « optimiste » de la politique, issue de la philosophie grecque et assumée par le catholicisme, que la modernité est entrée dès la réforme protestante [1] dans une sorte de désespérance politique, ne voyant en elle qu’un instrument incontournable, mais sale et pénible. Mais le pape dans tout cela ? La vertu essentiellement politique est celle de la prudence. Celle-ci implique de composer les principes (politiques) avec la réalité, non dans le but de les amoindrir mais dans celui de les appliquer au mieux. Il a toujours appartenu au rôle de l’Église de rappeler les principes de la vie sociale et politique dans la mesure où ils concernent l’homme (animal… politique) et que de ce fait ils ont, directement ou indirectement, une incidence sur sa destinée éternelle. Ainsi, en rappelant la distinction entre Dieu et César, le Christ lui-même a « fait » de la politique. Derrière lui et à la suite de saint Pierre, les Souverains Pontifes n’ont cessé d’en faire. Mis à part le…
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