Une journée pour la Vie

Publié le 15 Mai 2018
Une journée pour la Vie L'Homme Nouveau

« J’ai été bouleversée par des images de bébés avortés… » Cécile Edel raconte les débuts de son engagement pour la vie et présente la Journée nationale pour la Vie.

Le 27 mai prochain aura lieu la Journée nationale pour la Vie, comme chaque année depuis près de vingt ans maintenant. En quoi consiste cette journée ?

La Journée nationale pour la Vie est célébrée chaque année depuis l’an 2000 le dimanche de la fête des mères. Instaurée par saint Jean-Paul II, cette journée a pour vocation d’être une journée de promotion de la vie et une occasion de porter témoignage sur la grandeur de la maternité et la valeur de la vie humaine dès sa conception. Ce témoignage peut prendre de multiples facettes et toutes les initiatives individuelles, associatives, paroissiales sont alors les bienvenues : pèlerinages, veillées de prière pour la vie, intentions de prière pour le respect de la vie en paroisses, expositions de peinture ou d’œuvres autour de la maternité, tractages, organisation de conférences, etc. Nous sommes tous appelés ce jour-là à être créatifs au service de la vie !

La Journée nationale pour la Vie a été voulue par saint Jean-Paul II, elle est relayée dans les diocèses : est-ce un évènement réservé aux catholiques ? 

Lorsqu’en 1979 Mère Teresa reçoit le Prix Nobel de la Paix, elle proclame : « Le plus grand destructeur de la paix, aujourd’hui, est le crime commis contre l’innocent enfant à naître : si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu’est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entretuer les uns les autres ? ».

Je crois que ces paroles expriment à elles seules le caractère universel de la défense de toute vie humaine, cette mission qui, loin d’être réservée aux seuls catholiques, doit habiter chaque personne désireuse de sauvegarder la paix. Car l’acte d’avortement, loin de constituer le soulagement et l’exercice d’une liberté salvatrice pour la femme, comme on voudrait nous le faire croire, entache à jamais son corps et son esprit de violence ; un corps définitivement marqué par l’enfant arraché au sein de sa mère, un esprit définitivement tourmenté par la conscience, même refoulée, du crime commis.

Comment ne pas citer également les propos du Pr Jérôme Lejeune : « La qualité d’une civilisation se mesure au respect qu’elle porte aux plus fragiles de ses membres » ? Là encore, on mesure la responsabilité de tous et chacun dans l’engagement en faveur de la préservation du respect de la vie, faible, vulnérable, garant de la préservation de notre civilisation.

Comment et par qui est organisée cette journée ?

Depuis de nombreuses années, cette journée est organisée par notre association, Choisir la Vie, en partenariat avec les AFC et l’Évangile pour la Vie. Et, cette année, nous sommes même heureux de pouvoir annoncer que le mouvement des Veillées pour la Vie nous a rejoints ! Ensemble, nous organisons, pour cette journée, une campagne de sensibilisation du grand public sur la beauté de la maternité avec comme « slogan » depuis l’an 2000 : « Fêter les mères, c’est accueillir la vie ! ».

Choisir la Vie propose ainsi par exemple à ses adhérents et à toute personne de bonne volonté de coller affiches et autocollants et distribuer des tracts en vue de cette campagne. Nous encourageons également toutes initiatives comme celles citées précédemment tournées vers cette sensibilisation. La Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC), quant à elle, organise, sous l’égide de l’Union nationale des associations familiales (UDAF), une quête pour la mère et l’enfant dont les bénéfices sont reversés à des maisons d’accueil ou autres structures pour femmes enceintes en difficultés. L’Évangile pour la Vie et les Veillées pour la Vie soutiennent Choisir la Vie dans sa campagne d’affichage et de tractage.

Les Journées nationales pour la Vie (JNV) se succèdent d’année en année… Se ressemblent-elles ? Quelles sont les spécificités de la JNV de cette année ? Est-elle axée sur un message particulier ?

Effectivement, les années passent… et dans ce combat pour la vie, une chose est certaine : il faut faire preuve de beaucoup de patience, de constance et de persévérance ! Chaque année, la Journée nationale pour la Vie porte exactement le même message parce que justement le principe du respect de tout être humain dès sa conception ne peut évoluer ni être modifié au gré de l’évolution de notre société et de ses mœurs. Et nous sommes là, au travers de cette journée et d’autres actions organisées toute l’année par Choisir la Vie pour le rappeler. Concrètement, en revanche, toutes les JNV ont revêtu un caractère un peu différent selon les initiatives prises sur le terrain par nos sympathisants. Certaines années, nous verrons davantage de pèlerinages être organisés, et d’autres années, plus d’expositions ou des conférences… 

Vous êtes personnellement engagée depuis des années pour le respect de la vie, pourquoi avez-vous choisi de vous investir ainsi ? À vues humaines, le combat pour la vie semble perdu et chaque loi de bioéthique qui passe signe un nouveau recul pour le respect de la dignité de la personne humaine. Avez-vous le sentiment de mener un combat impossible ?

Mon histoire serait un peu longue à raconter en quelques lignes… Quelques évènements marquants ont toutefois été les déclencheurs de cette « vocation ». En premier lieu, très jeune, j’ai été bouleversée par des images de bébés avortés que je n’ai jamais, depuis, pu oublier. Révoltée, je me suis demandée alors comment une maman, un médecin, et la société entière pouvaient accepter, cautionner et même organiser une telle barbarie. Enfant, je me suis promise de me battre tout le restant de ma vie, contre le massacre de ces petits innocents.

Ensuite, j’ai eu la chance de naître dans une famille très engagée pour le respect de la vie avec un père qui a été jusqu’à donner sa propre vie pour cette cause-là. À son décès, le 27 mars 2002, lors de la tuerie qui a eu lieu au Conseil municipal de Nanterre, il était alors président de Choisir la Vie, association qu’il avait fondée en 1982. Immédiatement, j’ai senti comme un appel à prendre sa suite et à m’engager personnellement et totalement pour cette cause si urgente et fondamentale. Ce fut une évidence pour moi à ce moment-là et depuis, je ne peux imaginer un seul jour passer sans tenter d’apporter ma petite contribution à ce combat.

Et pourtant, à vues humaines, je mesure que c’est un combat qui peut paraître perdu, que certains pourraient même qualifier d’inutile : les lois sont de plus en plus permissives, la culture de mort ne cesse d’avancer, les consciences sont totalement endormies… Malgré tout, je n’ai jamais cessé de rester dans l’Espérance ! J’ai profondément conscience que ce combat est déjà gagné dans les cieux, que la Vie est déjà victorieuse. Le Seigneur ne nous demande- t-il pas d’accomplir simplement notre devoir, d’être là où nous devons être et de nous battre sans rechercher absolument à récolter les fruits de notre engagement ? La victoire ne nous appartient pas et finalement le savoir nous libère.

Je peux aussi témoigner que le Seigneur est assez bon pour nous offrir des signes lumineux pour nous encourager à persévérer. Au travers notamment de notre antenne d’écoute pour les femmes enceintes, nous faisons en effet l’expérience de cette joie si profonde et céleste que nous ressentons lorsque nous apprenons qu’une jeune femme que nous suivions et qui hésitait à avorter, décide finalement de garder son bébé. J’ai toujours avec moi les photos de ces bébés sauvés et parfois même de ces mamans héroïques. Je les regarde en m’émerveillant lorsqu’il m’arrive parfois de douter ou d’être tout simplement fatiguée de me battre ! Je reprends alors immédiatement courage et retrouve mon enthousiasme !

Peut-on mesurer l’impact d’une telle journée ? N’y a-t-il pas un risque que l’évènement n’intéresse que des personnes déjà convaincues de la nécessité de respecter la vie humaine. Bref, n’y a-t-il pas un risque de ne prêcher qu’à des convaincus ?

Comme toute action de sensibilisation, il est bien difficile de mesurer l’impact, les résultats d’une telle journée. Mais, comme à chaque fois qu’elle mène ce type d’action, notre association Choisir la Vie ne vise pas directement son efficacité mais se place dans une profonde confiance, un abandon, convaincue que la vision d’une affiche promouvant la maternité, avec une belle photo de femme enceinte, de famille, peut susciter la curiosité de quelques-uns qui vont se rendre sur le site de l’association ou tout simplement redécouvrir l’émerveillement devant la maternité, un bébé, la Vie finalement. Ceux qui se rendront ainsi sur le site de Choisir la Vie pourront ainsi découvrir que notre association est désormais dotée de trois antennes : une antenne d’écoute aux femmes enceintes en difficulté, une antenne de formation dédiée aux professionnels de santé (antenne « nos mains ne tueront pas ») et une antenne dédiée aux parents de jeunes femmes/filles enceintes (« ma fille est enceinte »).

Ainsi, même les « convaincus » peuvent encore redécouvrir de nouvelles actions de Choisir la Vie et pourquoi pas, s’engager au sein de l’une ou l’autre des antennes ou s’en faire l’écho. 

Comment participer à cette journée ?

C’est très simple ! Il suffit de contacter Choisir la Vie (info@choisirlavie.fr) pour recevoir affiches, tracts, autocollants. Un petit dépliant de présentation de cette journée accompagnée d’idées pour promouvoir celle-ci est également disponible. Les frais d’envoi sont gratuits.

elsa

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