Une nouvelle fille pour les bénédictins du Barroux 

Publié le 15 Oct 2025
bellefontaine Barroux

Abbaye Notre-Dame de Bellefontaine

Des moines du Barroux reprendront en mai 2026 l’abbaye bénédictine Notre-Dame de Bellefontaine (Maine-et-Loire) après le départ prochain des cisterciens qui y vivaient depuis 1816. 

  Après l’abbaye Sainte-Madeleine (1978), au Barroux, et l’abbaye Sainte-Marie de La Garde (2002), à Saint-Pierre-de-Clairac, la communauté bénédictine traditionnelle fondée par dom Gérard Calvet s’apprête à ouvrir un troisième monastère, signe réjouissant de la grande fécondité de cette toute jeune congrégation. L’abbaye de Bellefontaine, située au nord de Cholet, dans le Maine-et-Loire, accueillera en effet, au début de l’été 2026, une douzaine de moines du Barroux. Fondé au XIIe siècle, ce qui en fait l’un des plus anciens foyers de vie religieuse en Anjou, ce monastère originellement bénédictin abritait depuis 1816 une communauté cistercienne qui compta, à son apogée, jusqu’à 120 moines. Néanmoins, depuis plusieurs années, cette communauté, vieillissante et de moins en moins nombreuse, ne pouvait plus assumer l’entretien de la vaste propriété de 120 hectares et la gestion de ses nombreuses activités. Dom Samuel Gonçalves, nommé commissaire monastique pour assurer la gouvernance du groupe dans cette période délicate, a eu à cœur d’explorer toutes les pistes de restructuration et de transmission pour offrir un avenir viable à son abbaye. Après avoir d’abord envisagé une reconversion du lieu en habitat partagé, notamment en collaboration avec les associations « Habitat et Humanisme » et « Le Village de François », dom Samuel a vu s’ouvrir l’opportunité d’une transmission fidèle à la vocation monastique du site grâce à la proposition de reprise des lieux par les bénédictins du Barroux, dont la communauté en expansion cherchait à fonder.

Un contexte ecclésial tendu

Une perspective qu’il qualifie de « solution inattendue et providentielle ». Au-delà des différences liturgiques, c’est donc la continuité spirituelle qui importe, une demande accueillie « avec confiance » par Mgr Delmas, évêque du diocèse d’Angers. Ce geste généreux, signe d’un esprit d’ouverture paternel et authentiquement pastoral, mérite d’être salué, dans un contexte ecclésial toujours morose. À quelques encablures plus au nord, Mgr Cador, notoirement hostile aux expressions liturgiques traditionnelles, a jugé bon, quant à lui, d’imposer une fermeture saisonnière à l’abbaye de la Lucerne, qui avait pourtant retrouvé une grande vigueur depuis deux ans, grâce au projet de deux jeunes prêtres diocésains qui y avaient installé un centre spirituel et culturel centré autour d’une liturgie grégorienne et ad orientem.…

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Pierre-Yves Gévresin

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