Vers une industrie de la procréation sans limite

Publié le 11 Juil 2017
Vers une industrie de la procréation sans limite L'Homme Nouveau

Un enfant peut désormais vivre hors du sein maternel les deux premières semaines après sa conception et quand il a atteint 23 ou 24 semaines… Qu’en sera-t-il du lien mère-enfant si l’on parvient à lui faire passer toute sa vie « intra-utérine » loin de sa mère ?

1979. La féministe américaine Ti-Grace Atkinson clame que « l’acte sexuel devrait cesser d’être le moyen employé par la société pour renouveler la population ». Car la maternité artificielle aurait ce triple avantage de libérer les femmes d’une maternité ­qu’elle juge oppressive, d’offrir un incroyable champ de recherches et d’expérimentations scientifiques et laisse entrevoir la perspective d’une humanité normée, sélectionnée, délivrée de toute pathologie, voire même de la mort. Bref, le tri sélectif et la politique du zéro déchet appliqués aux ordures… et aux humains.

Un « progrès ? »

Les rumeurs se font de plus en plus fortes : Facebook et d’autres grandes entreprises américaines financent la congélation des ovocytes de leurs salariées pour leur permettre de travailler plus longtemps sans renoncer à leur désir d’enfant. Les recherches sur l’utérus artificiel progressent et les scènes dépeintes par Aldous Huxley dans Le Meilleur des mondes paraissent de plus en plus réalistes. Complot ? Paranoïa ?

Aujourd’hui, sur les 280 jours que dure une grossesse normale, un enfant peut en passer 160 hors du sein maternel : dans le cas d’une fécondation in vitro, l’enfant est conçu dans une éprouvette dans laquelle il passera les 5-6 premiers jours de son développement. Les progrès en matière de prise en charge des enfants prématurés permettent, à l’autre bout de la chaîne, d’assurer la survie d’un fœtus hors du sein maternel à partir de 23 ou 24 semaines. Reste à relier les deux bouts, à reconstituer les conditions favorables au développement de la vie humaine entre la 2e et la 23e semaine de grossesse.

Un défi pour la science

Cette idée, vieille comme le monde, de l’idée du sombre, du mystérieux, du caché associée à celle de l’utérus n’est toujours pas à reléguer au rayon des mythes et antiquités. Les recherches vont bon train aux quatre coins du monde, mais reconstituer précisément toute la complexité du placenta, organe nécessaire au développement de l’embryon, est un vrai défi pour la science. Comment assurer à la fois l’alimentation, l’hydratation et l’évacuation du dioxyde de carbone et des déchets métaboliques ?

Pour autant, avant la naissance du premier bébé éprouvette en 1978 en ­Grande-Bretagne, la conception d’un enfant dans un tube à essai semblait inconcevable. Nul doute que l’utérus artificiel verra le jour, même s’il est difficile de dire quand.

Illusoire, donc, de se prémunir de cette terrifiante perspective par un simple « ce n’est pas possible ! ». Et puisque l’amour de la science et celui de l’argent restent rarement éloignés, il est clair que les enfants fabriqués sur mesure en laboratoire seront vendus, stockés, soldés comme n’importe quel autre produit. Hier, nous étions l’enfant d’un père et d’une mère. Demain, ils seront les enfants d’un docteur ès sciences et d’un P.-D.G de multinationale.

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneSociétéÉducation

Écoles hors contrat : un modèle qui s’impose

Les écoles hors contrat n’ont jamais été aussi nombreuses qu’à la rentrée 2024 malgré les difficultés administratives et financières qu’elles peuvent rencontrer. Dans un contexte de crise de l’éducation, elles bénéficient notamment de leurs méthodes pédagogiques et de leurs bons résultats académiques.

+

hors contrat école
A la uneCulture

Le choix de nos armes

L'Essentiel de Joël Hautebert | À rebours de l'éradication par la Révolution des traditions et coutumes locales, l'association « Recordatio » a relevé cet été le défi de réveiller la mémoire d'une des petites patries de la France, celle de la Vendée en armes. Avec l'évocation de ce passé, il s'agit de revivifier la culture française, en proposant en exemple des héros vraiment chrétiens.

+

recréation choix des armes
SociétéÉducation

Christian Espeso : un directeur injustement sacrifié au nom de la laïcité

Le 11 septembre 2024, Christian Espeso, directeur de l’établissement catholique Immaculée Conception à Pau, a été suspendu pour trois ans par l'Inspection académique des Pyrénées-Atlantiques. Accusé d'atteinte à la laïcité pour des pratiques religieuses au sein de son école, cette décision suscite de vives réactions. Soutenu par la communauté éducative, il se prépare à engager une bataille juridique contre cette sanction qu'il juge infondée.

+

directeur Christian Espeso
Société

Financement de l’idéologie « woke » : un fardeau injustifiable

Entretien | Aboutissement d’une enquête de deux ans dans les comptes des entreprises et des institutions françaises, l’ouvrage de Wandrille de Guerpel et Emmanuel Rechberg, Le Vrai Coût du progressisme, démontre comment les finances des entreprises et de l’État sont siphonnées au profit du progressisme, à l’insu des citoyens et à leur détriment. Un constat brutal. Entretien avec Wandrille de Guerpel.

+

financement progressisme
Société

Incendie dévastateur à l’église de Saint-Omer

Dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024, un incendie a ravagé l'église de l'Immaculée-Conception à Saint-Omer, entraînant l'effondrement de son clocher et des dégâts importants. Un suspect a été arrêté, soulevant des inquiétudes sur la protection du patrimoine religieux en France. 

+

incendie saint-omer