1er février : Salon de la Liberté Scolaire

Publié le 21 Jan 2025
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Le 1er février prochain, Paris accueillera la 5ᵉ édition du Salon de la Liberté Scolaire, un événement clé pour les acteurs de l’éducation alternative en France. Michel Valadier, directeur de la Fondation pour l’École, revient sur les objectifs, les partenariats et les enjeux des écoles libres dites hors contrat.
Quels sont les objectifs de cette édition du Salon de la Liberté Scolaire ?

Cette cinquième édition veut être une vitrine des progrès et de la vitalité des écoles libres en France. Depuis trente ans, les écoles hors contrat n’ont cessé de croître, accueillant aujourd’hui environ 130 000 élèves, soit 7,5 % des effectifs du secteur privé. Malgré un cadre réglementaire de plus en plus contraignant et des inspections parfois difficiles, l’essor des écoles libres reste constant, avec une centaine de nouvelles ouvertures chaque année.

Ce salon est donc l’occasion de réunir tous les acteurs, professeurs, directeurs, parents ou porteurs de projets, qui participent au développement de l’éducation alternative. Nous créons un espace de dialogue et d’échange où chacun pourra découvrir la diversité des initiatives pédagogiques. Notre objectif est de démontrer que des alternatives éducatives existent et qu’elles offrent des réponses concrètes et porteuses d’espoir face aux défis du système scolaire en crise.

Quels partenariats ont été noués cette année ?

Nous nous appuyons sur des partenariats solides avec des acteurs partageant notre vision d’une éducation intégrale, libre et innovante. Parmi eux, des éditeurs de contenu pédagogique tels que Critérion et les Cours Griffon, ou encore des centres de formation comme Alte Academia et bien sûr l’ILFM (Institut Libre de Formation des Métiers de l’éducation).

Ces collaborations sont essentielles pour proposer un accompagnement complet aux participants du Salon. Nous offrons des formations aux professeurs et aux éducateurs, des conseils pratiques aux dirigeants d’écoles, ainsi qu’un soutien juridique pour les projets de création. En réunissant ces partenaires en un même lieu, nous favorisons la construction d’un écosystème d’entraide, capable de soutenir les écoles libres dans leur développement et leur pérennité.

Comment la Fondation pour l’École soutient-elle concrètement les porteurs de projets et les établissements existants ?

La Fondation pour l’École joue un rôle clé dans l’émergence et la consolidation des écoles libres, notamment grâce à un soutien financier important. En 2024, nous avons distribué 3,6 millions d’euros à 226 écoles. Cependant, notre action ne se limite pas aux aides financières. Nous apportons également une expertise juridique, opérationnelle et pédagogique indispensable à leur bon fonctionnement.

Ainsi, en 2024, nous avons réalisé 2 750 consultations juridiques pour accompagner les écoles face à des problématiques administratives ou réglementaires. Par ailleurs, nous formons les créateurs d’écoles : l’an dernier, 60 porteurs de projets ont bénéficié de nos formations, et nous prévoyons d’en former plus de 80 cette année. Ces actions visent à maximiser les chances de réussite des nombreuses initiatives qui voient le jour chaque année – environ 100 nouvelles écoles en France.

Le salon abordera des thèmes comme la lecture, l’intelligence artificielle et l’impact des écrans. Quels messages souhaitez-vous transmettre ?

Le message central du salon est le suivant : la lecture est un passeport pour la vie ! Certains pays, comme la Suède, font marche arrière sur le numérique, tandis qu’en France, les politiques éducatives sont instables, rendant difficile l’adoption de réformes cohérentes et pérennes.

L’impact des écrans sur les apprentissages, en particulier chez les adolescents, est une catastrophe majeure. Une exposition excessive perturbe la concentration et détourne les jeunes de pratiques essentielles comme la lecture. Au Salon, nous voulons replacer le livre au cœur de l’éducation. La conférence de Michel Desmurget, neuroscientifique de renom, mettra en lumière cette nécessité. Son dernier ouvrage – Faites-les lire – propose des solutions concrètes pour lutter contre la dépendance numérique en redonnant toute sa place à la lecture.

En parallèle, le salon traitera également de l’Intelligence Artificielle avec le regard de Bérénice Levet, philosophe, qui parlera de l’école au défi de l’IA. Nous souhaitons sensibiliser les participants aux dangers d’une digitalisation excessive, tout en les invitant à réfléchir à des pratiques éducatives qui valorisent l’interaction humaine.

Quels seront les temps forts du Salon 2025 ?

Le salon propose un programme riche en conférences et interventions. Clotilde Noël, auteur de « Tombée du nid » parlera de l’accompagnement des élèves en difficulté. Henri d’Anselme, ancien élève et animateur dans une école libre, partagera son expérience personnelle et le rôle que cela a joué dans son parcours. Myriam Meyer, éducatrice engagée, évoquera quant à elle l’importance de la lecture pour les jeunes issus de quartiers populaires.

Ces temps forts illustrent la volonté de la Fondation pour l’École de promouvoir une éducation libre, axée sur la transmission de valeurs fondamentales et sur l’innovation pédagogique. Le 1er février 2025, le Salon de la Liberté Scolaire s’imposera comme un moment clé pour tous ceux qui souhaitent contribuer de près ou de loin au renouveau de l’école dans notre pays.

 

à lire également >> Écoles hors contrat : un modèle qui s’impose

Solène Grange

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