2024 : Vers un record historique de baisse des naissances en France ?

Publié le 09 Oct 2024
En 2023, la France a enregistré une chute alarmante de 7 % de sa natalité, avec moins de 700 000 naissances, et les prévisions pour 2024 s’annoncent tout aussi préoccupantes. Les statistiques mensuelles de l’Insee révèlent une tendance inquiétante : depuis 26 mois, le nombre moyen de naissances par jour est systématiquement inférieur à celui de l’année précédente.

 

L’année 2023 a déjà montré une chute de 7 % de la natalité, avec moins de 700 000 naissances au total. Les prévisions pour 2024 s’annoncent préoccupantes. Le 7 octobre 2024, l’Insee a publié des statistiques mensuelles sur la natalité pour les huit premiers mois de 2024 en les comparant à celles de 2023. Les résultats sont alarmants : depuis 26 mois, le nombre moyen de naissances par jour d’un mois donné est systématiquement inférieur à celui du même mois de l’année précédente. De janvier à août 2024, les naissances ont diminué de 3 % par rapport à 2023, avec seulement 14 443 bébés nés, soit 433 de moins que l’année précédente. En deux ans, de 2022 à 2024, la baisse atteint 9,9 %.

En 2023, la France a enregistré 244 000 avortements, soit 8 600 de plus qu’en 2022. Ce chiffre représente le niveau le plus élevé depuis 1990 et concerne des femmes de tous âges et de toutes les régions. Les avortements ont entraîné 376 décès pour 1 000 naissances. En comparaison, l’Allemagne affiche un taux de 120 décès pour 1 000 naissances, tandis que l’Italie enregistre 160 avortements pour 1 000 naissances. Ainsi, la France se positionne malheureusement comme le pays européen avec le taux d’avortement le plus élevé par rapport aux naissances.

Si cette tendance se poursuit, la France pourrait atteindre un taux historiquement bas en 2024. Depuis 2011, les naissances diminuent chaque année, sauf en 2021, qui a connu une légère remontée après les confinements liés au Covid-19. En 2023, le taux de fécondité a chuté à 1,68 enfant par femme, se plaçant ainsi au même niveau que celui des autres pays européens, alors que la France était autrefois perçue comme un modèle. Depuis 2012, le pays est sous le seuil de renouvellement des générations, estimé à 2,05 enfants par femme.

En janvier 2024, Emmanuel Macron a annoncé des mesures pour un “réarmement démographique”, y compris un “congé de naissance” de six mois, remplaçant le congé parental actuel, qui pourrait entrer en vigueur en 2025. Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC), a réagi en affirmant que cela ne résolvait pas le problème de la natalité. Selon une enquête de l’IFOP, les parents souhaitent un congé parental plus long, et le montant actuel de l’allocation de base, à seulement 428,71 euros, constitue un obstacle, poussant de nombreux parents à renoncer à un deuxième enfant.

Le pape François a également exprimé ses inquiétudes concernant la baisse de la natalité en Europe. Lors d’un discours le 26 septembre au Luxembourg, il a appelé à une augmentation des naissances. Le Saint-Père critique d’abord les études et théories qui perçoivent la surpopulation comme un problème, considérant plutôt les êtres humains comme un « don » précieux. Il souligne que “ la pollution et la faim dans le monde ne proviennent pas de la naissance d’enfants, mais des choix égoïstes et d’un consumérisme effréné qui, tel un virus néfaste, altère profondément notre société ”.

Il affirme que le véritable enjeu n’est pas le nombre d’habitants, mais la qualité du monde que nous construisons. Ce ne sont pas les enfants qui engendrent les injustices, mais l’égoïsme qui crée des structures pécheresses et des interconnexions toxiques entre les systèmes sociaux, économiques et politiques.

 

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Solène Grange

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