Pour la 13e année consécutive, l’association Alliance Vita organise son université de la vie en janvier. Cette année le thème est une question : « Quelle sens a la vie ? ». Pour nous présenter ces soirées de formation Blanche Streb a accepté de répondre aux questions d’Adélaïde Pouchol.
« Alliance Vita » organise sa 13e Université de la Vie (UDV) en janvier prochain. On a beaucoup parlé, déjà, de bioéthique cette année alors, à quoi sert cette université ?
L’Université de la Vie est un vrai temps de réflexion au travers des enjeux qu’englobe « la bioéthique », mais dans une perspective qui va bien au-delà d’une quelconque actualité. Nous voulons penser ces questions avec hauteur de vue. Comment protéger les plus vulnérables ? Quelle anthropologie promouvoir ? Comment agir pour un progrès au service de l’homme ? Au fond, nous voulons servir la culture de vie et contribuer à construire, avec tous les hommes de bonne volonté, une civilisation plus juste et plus humaine.
Chaque année, l’UDV d’« Alliance Vita » s’articule autour d’un thème bien précis. Quel est le thème de l’édition 2020 et pourquoi ce choix ?
Nous avons choisi une question fondamentale, intemporelle et absolument passionnante : celle du « sens de la vie ». Je pense que cela va être une session très nourrissante, qui laissera vraiment sa place à chaque participant pour recevoir ces enseignements, ces exercices, ces témoignages.
Quel regard portez-vous sur les éditions passées et quelles sont les nouveautés de l’année 2020 ?
Nos dernières Universités de la Vie ont toutes été de magnifiques temps de formation. Nous avons abordé le « corps » en 2015, puis « panser la société », puis la question de la « biopolitique », ensuite notre rapport au « temps » et enfin le thème majeur du « prix de la vie » en 2019. Ces sessions contribuent à former les intelligences et les consciences mais sont aussi source d’espérance, de réflexions personnelles, de ressourcements et d’engagements ! Déjà 45 000 personnes les ont suivies au moins une fois. Et nous constatons une fidélité de 50 % du public chaque année. Beaucoup attendent cet événement, c’est leur rendez-vous incontournable de formation annuelle. Dans mes déplacements, conférences, séances de dédicace, j’ai la chance de rencontrer des participants de toute la France. Leurs confidences sont toujours extrêmement émouvantes. L’Université de la Vie fait bouger les lignes et touche les cœurs. Certains confient s’être engagés dans une association, être devenus accompagnateurs en soins palliatifs, avoir changé de regard sur un proche ou sur un sujet, avoir été consolés… Et cette formation permet aux personnes de se rencontrer, crée des amitiés, dynamise le tissu local.
Qui seront les intervenants phares de ces soirées ?
Nous sommes particulièrement gâtés cette année. Nous recevons par exemple Jean-Guilhem Xerri qui nous enseignera sur notre attitude face à la « souffrance ». Le philosophe Jean-Noël Dumont apportera son éclairage sur la question du progrès, personnel et collectif, et sur sa maladie : le « progressisme ». Le président du « Courant pour une écologie humaine », Gilles Hériard Dubreuil, abordera les défis de la « modernité ». Esther Pivet parlera de la théorie du genre, et Eric Vermeer, infirmer éthicien belge, nous fera partager son expérience et les enjeux autour de l’euthanasie, déjà légale dans son pays. Les permanents d’« Alliance VITA » sont aussi sur le pont ! Tugdual Derville parlera de Viktor Frankl, et de sa passionnante réflexion sur le sens de la vie et la logothérapie, Caroline Roux évoquera les paradoxes de la bioéthique, Valérie Boulanger nous offrira des « clés pour endurer ». Pour ma part, j’ai été invitée à témoigner cette année autour de mon livre Éclats de vie, qui vient de paraître. Et notre président François-Xavier Pérès nous aidera à « prendre notre place » lors de la dernière soirée. Les villes reçoivent aussi des invités locaux, des cadeaux supplémentaires en termes de rencontres !
Les évolutions législatives de ces dernières années ont conduit un certain nombre de gens à s’intéresser à la bioéthique et il est clair que, au moins dans certains milieux avertis, des arguments ont été développés, nourris par des expériences de terrain dans le milieu médical et/ou associatif. Mais comment transformer l’essai pour que cette puissance argumentative ne reste pas confinée à un cercle de gens informés souvent déjà d’accord entre eux ?
Vous touchez du doigt l’essentiel de l’enjeu : que les formations intellectuelles nous invitent à passer de la tête au cœur, puis aux actes. Forts de nos services d’écoute et de nos membres engagés sur le terrain, nous sommes au cœur des préoccupations et des souffrances de nos concitoyens, blessés par les atteintes à la vie. Cela nous ancre dans le réel et nourrit notre manière de parler de ces sujets.
Nous montrerons aussi des initiatives qui prennent soin des personnes. Ces signes positifs, ces signes de vie qui édifient notre époque. Nos grands témoins nous y aideront. Yves Meaudre, vice-président d’« Enfants du Mékong », Thierry et Frédérique Veyron la Croix, fondateurs des « Maisons des familles », le docteur Lallemand, logothérapeute et praticiennede naprotechnologie, une approche médicale et humaine qui prend soin des couples infertiles.
À quel public s’adresse l’UDV, s’agit-il de personnes déjà averties des questions bioéthiques ?
Ce cycle de formation est ouvert à tous. Chaque participant reçoit un livret pédagogique qui permet de suivre chaque intervention, de prendre des notes et d’avoir des informations complémentaires.
Concrètement, comment fait-on pour participer à l’Université de la Vie ? Où peut-on trouver des informations et quel est le prix moyen de l’inscription ?
Notre site Internet permet de retrouver le programme et la liste des 200 villes qui l’organisent cette année (ainsi qu’une médiathèque fournie des éditions précédentes).
L’inscription se fait en ligne en quelques clics (4 soirées 33 €, tarif réduit 17 €, tarif couple 56 €). C’est un cadeau original à offrir à ses proches !