Sainte Thérèse d’Avila : enquête sur le phénomène d’incorruptibilité

Publié le 15 Sep 2024
Thérèse d'Avila corps

Tombeau de sainte Thérèse d’Avila, à Alba de Tormes (Espagne). © José Luis Gutiérrez Robledo, CC BY-SA 4.0

Pour la troisième fois, le tombeau de sainte Thérèse d’Avila, à Alba de Tormes (Espagne), a été ouvert. Depuis sa mort en 1582, le corps est toujours intact. 

  Le 28 août 2024, la tombe de sainte Thérèse d’Avila a été rouverte à Alba de Tormes, en Espagne, révélant un fait fascinant : son corps, plus de quatre siècles après sa mort, est resté remarquablement intact. Cette réouverture, la troisième depuis son décès en 1582, a été motivée par une étude scientifique menée par une équipe italienne. L’objectif était d’examiner les mécanismes de préservation de ce corps, un phénomène que l’Église appelle l’incorruptibilité. Sainte Thérèse d’Avila, figure majeure de la réforme du Carmel au XVIe siècle, est également une mystique et une théologienne dont les écrits ont profondément marqué l’Église. En 1970, elle a été proclamée docteur de l’Église par le pape Paul VI, devenant ainsi la première femme à recevoir ce titre. Cette reconnaissance honorifique, accordée en raison de la profondeur spirituelle et théologique de ses œuvres telles que Le Château intérieur et Le Chemin de perfection, souligne son importance dans l’histoire du christianisme. Sainte Thérèse d’Avila est l’une des quatre femmes à avoir reçu ce titre, aux côtés de sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse de Lisieux et sainte Hildegarde de Bingen. La réouverture de son cercueil intervient dans un contexte de recherche scientifique visant à comprendre les processus biologiques qui permettent à certains corps de saints de défier la décomposition. Les précédentes exhumations, effectuées peu après sa mort, avaient déjà montré un corps en état de conservation exceptionnel. Toutefois, cette nouvelle étude vise à utiliser des techniques modernes pour l’analyser plus finement et éventuellement élucider les raisons scientifiques d’une telle préservation. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de l’Église, qui souhaite réexaminer les miracles et phénomènes associés aux saints à la lumière des connaissances actuelles. L’incorruptibilité, bien que considérée comme un signe de sainteté par de nombreux fidèles, est abordée avec prudence par l’Église catholique. Jusqu’à présent, plusieurs saints ont été retrouvés dans un état similaire, comme sainte Bernadette Soubirous ou saint Jean-Marie Vianney, mais l’Église distingue clairement entre un corps simplement bien conservé et un corps vraiment incorruptible. L’incorruptibilité, bien que rare, est un phénomène qui intrigue autant qu’il fascine. Selon la tradition catholique, c’est un signe de sainteté, même si l’Église n’en fait pas un critère systématique pour la canonisation. Le cas de…

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Magdelaine Oyhanto 

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