L’apparition de l’éclairage artificiel au XIXe siècle a modifié notre regard sur la nuit. Cette transformation a inspiré de nombreux artistes, c’est le sujet de la nouvelle exposition du Musée d’art moderne du Havre.
Environ 150 peintures, dessins, gravures, sculptures, photographies … illustrent ce thème présentant 70 artistes dont les œuvres furent réalisés dans la seconde moitié du XIXe jusqu’à la guerre de 1914.
On y découvre des artistes très connus : Claude Monet et son magnifique Port du Havre, effet de nuit (1873) où, dans l’ombre, les mâts des bateaux scandent la toile tandis qu’au loin les points lumineux ferment le port ; la célèbre Nuit étoilée (1888) de Vincent Van Gogh avec des étoiles qui scintillent sur le ciel obscur alors que la mer reçoit les rayons lumineux des habitations éclairées du rivage… D’autres peintres aux réalisations plus confidentielles mais de très belles qualités sont aussi donnés à voir.
Et puis il y a aussi toutes les toiles scandées par les réverbères avec de jour, un Eugène Boudin qui le place au centre de son huile dans La Jetée de Trouville au soleil couchant (1862) ou encore Le Réverbère, Arcueil(1899) un peu penché d’Albert Marquet. La nuit est propice pour rendre la lumière tremblotante des becs de gaz (Eugène Carrière, Place Clichy [1899-1900]) peu à peu remplacés par l’électricité avec par exemple l’étonnante Lampe à arc (1909-1910) de Giacomo Balla où du centre lumineux se propage un rayonnement en forme de v, presque géométrique, de couleurs rouge, jaune, mauve, illustrant le débat scientifique sur la manière dont se propage la lumière (selon Itzhak Goldberg, cat. p. 245).
Un parcours passionnant à ne pas manquer !
Jusqu’au 1er novembre 2020. Musée d’art moderne André Malraux – MuMa, 2 boulevard Clemenceau, 76600 Le Havre. Tél. : 02 35 19 62 62.
Ouvert mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 10h à 18h, samedi et dimanche de 11h à 19h. Fermé le lundi.
Catalogue : Nuits électriques sous la direction d’Annette Haudiquet, éd. MUMA ; Octopus, 320 p., 29 euros.