Le pape François poursuit son cycle de catéchèse intitulé « L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance ». Pour sa 8e méditation, lors de l’Audience générale du 9 octobre dernier, il a rappelé le rôle du Saint-Esprit dans le livre des Actes des Apôtres.
Poursuivant son itinéraire catéchétique sur l’Esprit Saint et l’Église, le Pape a considéré, lors de l’Audience générale du 9 octobre dernier, le rôle du Saint-Esprit dans le livre des Actes des Apôtres. Ce livre inspiré nous livre la foi de l’Église primitive en la divinité du Saint-Esprit. De fait, l’Esprit Saint y est bien reconnu comme une personne vivante, à côté du Père et du Seigneur Jésus. Dans son Évangile, saint Luc soulignait déjà fortement le rôle du Saint-Esprit. Ici, c’est encore plus nettement accentué.
Le Livre s’ouvre par le rappel de la promesse du Christ relative à l’Esprit Saint et surtout il narre, au chapitre second, l’événement primordial de la Pentecôte, accomplissement de cette promesse. Cette annonce se fait par la description de signes annonciateurs, comme le vent rugissant et les langues de feu, avec une conclusion qui affirme l’emprise du Saint-Esprit sur Marie et sur les Apôtres : « Tous furent remplis de l’Esprit Saint. »
Les manifestations du Saint-Esprit
Après la Pentecôte, d’autres interventions directes du Saint-Esprit ponctuent le récit des Actes. Comment le Saint-Esprit se manifeste-t-il ? Comme dans l’Ancien Testament, il apparaît plutôt comme principe, comme Don de Dieu, comme force puissante de témoignage, comme principe de sanctification remplissant l’âme et lui apportant foi, sagesse et joie.
Le Pape s’attarde alors surtout sur l’action du Saint-Esprit. Les Apôtres, remplis d’Esprit Saint, commencèrent à parler en d’autres langues et sortirent du Cénacle pour annoncer Jésus Christ. Saint Luc souligne ainsi la mission universelle de l’Église, signe d’une nouvelle unité entre tous les peuples. Et l’Esprit travaille à l’unité de deux manières.
D’une part, il pousse l’Église vers l’extérieur ; d’autre part, il la rassemble à l’intérieur pour consolider l’unité réalisée. L’universalité est la première action de l’Esprit Saint, action qui s’aperçoit particulièrement au chapitre 10, lors de la conversion de Corneille. Mais à cette expansion ethnique s’ajoute une expansion géographique que l’on voit au chapitre 16, quand l’ange, sous la forme d’un macédonien, demande à saint Paul de passer en Europe.
La seconde action de l’Esprit Saint crée l’unité. On le découvre spécialement au chapitre 15 lors du Concile de Jérusalem. La grande question était alors de savoir comment s’assurer que l’universalité atteinte ne compromettrait pas l’unité de l’Église. L’Esprit Saint n’opère pas toujours l’unité de façon soudaine, par des interventions miraculeuses et décisives, comme à la Pentecôte. Il le fait aussi par un travail discret, respectueux du temps et des divergences humaines, en passant par les personnes et les institutions, par la prière et la confrontation.
C’est ce qui s’est passé, en effet, au Concile de Jérusalem, pour la question des obligations de la Loi mosaïque à imposer ou non aux convertis du paganisme. Sa solution fut annoncée à toute l’Église par les Apôtres, à travers ces mots : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé. » Saint Augustin explique l’unité apportée par l’Esprit Saint à travers une image devenue classique et reprise par Léon XIII, dans son encyclique Divinum illud : ce que l’âme est pour le corps humain, l’Esprit Saint, l’est pour le corps mystique du Christ, l’Église.
L’Esprit Saint n’œuvre pas à l’unité de l’Église de l’extérieur, mais de l’intérieur. Il réalise l’unité de l’Église. Laissons donc faire le Saint-Esprit, n’entravons pas son œuvre, en suivant nos courtes vues, car nos voies ne sont pas celles de Dieu. Demandons à Marie que l’Esprit Saint nous aide à être des instruments d’unité et de paix.
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