Un rapport publié par l’Aide à l’Église en détresse alerte sur l’intensification des persécutions contre les chrétiens dans 18 pays, mettant en lumière un déplacement de la violence islamiste vers l’Afrique et une répression accrue dans les régimes autoritaires.
L’Aide à l’Église en détresse (AED) a publié ce 22 octobre son rapport intitulé Persécutés et oubliés ?, un document qui alerte sur les persécutions accrues des chrétiens à travers le monde entre août 2022 et juin 2024. Ce rapport se concentre sur 18 pays où les violations de la liberté religieuse ont atteint un niveau critique, impactant les communautés chrétiennes de manière sévère.
Une répression alarmante
En Afrique, le rapport souligne la montée du djihadisme, en particulier dans le Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger, Nigeria) et au Mozambique. Les attaques terroristes touchent différentes religions, mais les chrétiens minoritaires en sont souvent les premières cibles. Ces régions sont marquées par des massacres systématiques de civils.
Au Moyen-Orient, les chrétiens continuent de faire face à une menace existentielle. En Syrie, leur nombre est passé de 1,5 million en 2011 à 250 000 aujourd’hui. En Irak, la communauté chrétienne ne représente plus que 0,46 % de la population, illustrant une situation de quasi-extinction.
Harcèlement en Asie
L’étude met en lumière une recrudescence des violences en Inde et au Pakistan, où les attaques contre les chrétiens et les églises se multiplient. Des jeunes filles chrétiennes sont souvent enlevées et mariées de force. En Chine et en Corée du Nord, les régimes effacent méthodiquement toute trace de christianisme, éradiquant les lieux de culte et réprimant les fidèles.
Amérique latine : l’Église catholique dans le viseur
En Amérique latine, le Nicaragua fait figure de cas préoccupant. Malgré une population majoritairement chrétienne, le gouvernement d’Ortega intensifie les mesures contre l’Église, expulsant prêtres et fermant des ONG chrétiennes. Ce harcèlement systématique vise à affaiblir l’influence de l’Église catholique.
La réaction de l’AED
À travers cette étude, l’AED souhaite sensibiliser l’opinion publique et les autorités internationales sur l’urgence de la situation. Benoît de Blanpré, directeur de l’AED, affirme : « La nécessité d’agir en faveur des chrétiens persécutés est fondamentale. Nous devons être leur porte-parole, sinon qui le fera ? »
Le rapport constate également un déplacement des violences islamistes du Moyen-Orient vers l’Afrique, tandis que les régimes autoritaires d’Asie continuent de voir les chrétiens comme des ennemis de l’État. L’AED déplore l’intensification des enlèvements et violences sexuelles à l’encontre des jeunes filles chrétiennes, en particulier au Pakistan et en Égypte.
Quelques lueurs d’espoir
Malgré ce tableau sombre, des améliorations sont notées au Vietnam, où des démarches ont été initiées pour rétablir les relations diplomatiques avec le Vatican et faciliter l’enregistrement des groupes religieux. En Arabie saoudite et en Égypte, des réformes éducatives ont permis de supprimer certains contenus haineux des manuels scolaires.
Ce rapport souligne l’urgence d’une prise de conscience mondiale pour protéger ces communautés, qui aspirent à vivre leur foi en paix.
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