La Bibliothèque politique et sociale | À propos des quatre vertus cardinales

Publié le 21 Nov 2024
vertus cardinales
> Lettre Reconstruire n° 41 | La Bibliothèque politique et sociale

  S’appuyant sur Aristote et saint Thomas d’Aquin, Marcel De Corte publiait dans les années 1970-1980, quatre petits livres consacrés chacun aux quatre vertus cardinales (justice, prudence, force et tempérance). Ces ouvrages, toujours disponibles chez leur éditeur DMM, constituent un condensé à la portée de tous. Ils sont profondément imprégnés d’un fort réalisme et de la capacité d’exposition qui caractérisaient leur auteur. Plutôt que de présenter chacun de ces petits traités, il nous a semblé plus intéressant d’en exposer l’idée architecturale.

L’homme, un animal politique

Dans toute son œuvre en philosophie morale, Marcel De Corte insiste sur le fait que l’homme est un animal politique. Ce constat n’est pas accidentel et ne surajoute pas à ce que serait essentiellement l’homme par ailleurs. L’homme est donc « un animal qui édifie des cités pour mieux-vivre ». La cité, elle-même, « est une société de sociétés ordonnées elles aussi au bien de l’ensemble ». Il n’y a donc pas d’hommes sans sociétés. De ce point de vue, la philosophie morale est forcément une philosophie politique. L’autre aspect qu’il convient de retenir est la place particulière de la vertu de justice. Les vertus cardinales de force et de tempérance s’exercent sur le sujet lui-même. « Il s’agit d’introduire dans les passions irascibles et concupiscibles du sujet, écrit Marcel De Corte, une rectitude qui les établisse dans un juste milieu relatif au sujet. Ce juste milieu différera d’individu à individu. » La vertu de justice, elle, « est toujours relative à autrui » et elle entre en rapport étroit avec le bien commun et la vie sociale. L’importance de cette vertu ne fera pas oublier cependant la prudence, « la plus humaine des vertus » toujours selon Marcel De Corte. Elle est celle qui « guide toutes les vertus vers leur accomplissement. Sa fonction principale est de gouverner la vie de l’homme. »

Pour une bonne vie sociale

Ainsi présentées, les vertus morales sont celles d’un être politique au sens de vivant en société et ne pouvant pas vivre sans société. Leur connaissance et leur pratique sont donc nécessaires à une bonne vie sociale.  

La Rédaction de Reconstruire

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéÉducation

Gabrielle Cluzel réhabilite la maternité face aux nouveaux diktats

Entretien | Dans Yes kids, Gabrielle Cluzel prend le contre-pied des discours dominants en défendant une maternité assumée, vécue, revendiquée. Mère de sept enfants, elle mêle témoignage personnel et critique sociale pour dénoncer l’effacement des mères dans l’espace public et la défiance croissante envers la natalité. À l’heure où avoir des enfants semble devenu suspect, elle redonne voix à celles qu’on préfère faire taire.

+

maternité yes kids
ÉgliseSociété

Padre au combat : au cœur de la mission, avec les soldats

Initiatives chrétiennes | Ancien aumônier militaire auprès des chasseurs alpins, des parachutistes et des légionnaires, le père Yannick Lallemand a accompagné les soldats jusqu’au cœur de l’épreuve, notamment lors du drame du Drakkar, à Beyrouth, en 1983. Retour sur une vie au service des âmes, à la croisée du courage militaire et de l’espérance chrétienne.

+

padre aumônier militaire
Société

Entretien vidéo : Les Habits neufs du terrorisme intellectuel

Entretien vidéo | Alors que viennent de paraître Les Habits neufs du terrorisme intellectuel, comment ne pas saisir cette occasion pour creuser un peu plus ce qu'est cette forme de terrorisme, ses racines, ses méthodes et les moyens d'y résister ? Pour ce faire, nous avons dialogué avec Jean Sévillia et avec Mathieu Bock-Côté, préfacier du livre.

+

bock-côté terrorisme intellectuel sévillia
SociétéPhilosophie

Peut-on penser l’universel à partir d’un fait divers ?

C'est logique ! de François-Marie Portes | Le meurtre tragique de Crépol a suscité une onde de choc nationale, des réactions politiques en cascade et des lectures contradictoires. Derrière l’émotion légitime, la raison s’interroge : peut-on déduire des décisions politiques valides à partir d’un fait singulier ? En revisitant le concept d’induction, quelques réflexions sur la manière dont un événement devient argument, et sur les limites de l’universel forgé à chaud.

+

Peut-on penser l’universel à partir d’un fait divers ? crépol