Au quotidien n°267 : retour sur le rapport Sauvé

Publié le 12 Oct 2021
Au quotidien n°267 : retour sur le rapport Sauvé L'Homme Nouveau

Jeune prêtre et chroniqueur à l’hebdomadaire Valeurs actuelles (7 octobre 2021), le Père Danziec félicite les évêques pour l’opération vérité dont témoigne  le rapport Sauvé sur la pédo-criminalité dans l’Église de France tout en appelant de ses vœux une véritable réforme de l’Église pour ne pas rendre vaine de telles révélations.

L’Église est sans péché, mais elle n’est pas sans pécheurs. Depuis la trahison de Judas, le triple reniement de Pierre et la débandade des apôtres à l’heure du Golgotha, nous le savions déjà. L’Église est sans péché car son message sur Dieu, la vie, l’homme et l’au-delà a façonné une civilisation formidable, produit des œuvres de charité inégalées et constitué un patrimoine artistique, spirituel et intellectuel qui donne le vertige. Mais elle n’est pas sans pécheurs non plus. Sa grande et édifiante histoire n’a jamais cessé d’être traversée par celle, plus petite et moins noble, de prélats libidineux, de religieuses acariâtres ou de vicaires cupides.

Au livre noir des falsifications de l’Évangile, le récent rapport sur la pédophilie dans l’Église de France, réalisé par une commission indépendante et portant sur la période 1950-2020, ajoute un nouveau chapitre nauséeux. (…) Mais devant la souffrance, le chrétien peut-il se permettre de détourner le regard ? À camoufler la vérité, elle finit toujours par revenir plus tranchante. Il est vain de se voiler la face pour mieux se protéger. La vie chrétienne, au contraire, presse chacun à planter ses yeux sur le Christ crucifié, qui se décline sur le visage des innocents outragés. (…) la justice oblige aussi à affirmer que le choc de cette enquête ne sera jamais à la hauteur de la souffrance subie par les victimes. (…) Aux responsables ecclésiastiques de la saisir tout entière. De la méditer pour en tirer des leçons. Et d’effectuer les réformes qui s’imposent.

Car ce rapport serait encore insuffisant, et au final stérile, s’il ne s’accompagnait d’un examen de conscience radical et de résolutions farouches. La fascination de la modernité, le relativisme sexuel, le mépris des règles prudentielles, la perte du sens du péché, les désordres liturgiques, la déconstruction de la foi, l’abandon de la mortification ont conduit à ce désastre.

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