La pause liturgique : Communion Pater, si non potest (Rameaux)

Publié le 05 Avr 2025
grégorien croix introït offertoire agnus dei communion
Traduction Père, si ce calice ne peut s’éloigner sans que je le boive, que ta volonté soit faite. (Mt 26, 42)

 

Commentaire spirituel

La si brève mais si émouvante communion du dimanche des Rameaux emprunte son texte à la Passion selon saint Matthieu. Le compositeur a extrait de la riche carrière de ce texte vénérable, un verset bouleversant, celui qui témoigne de l’acquiescement amoureux de Jésus à la volonté de son Père. Ce verset décrit le moment suprême où tout bascule, en quelque sorte, dans ce récit poignant : la décision de Jésus met un terme à son agonie, elle représente aussi un point de non retour : dès lors, Jésus sait, et nous savons avec lui, que la Passion va se dérouler selon le plan mystérieux du Père, et que le Fils bien-aimé va en être lui-même l’artisan et l’acteur le plus fidèle, le plus résolu. Mais avant cette décision, avant ce oui, ce fiat douloureux mais libérateur, quel combat dans l’âme de Jésus ! Pascal nous met sur la piste, indirectement, en disant : « Jésus cherche de la compagnie et du soulagement de la part des hommes. Cela est unique en toute sa vie, ce me semble. » Oui, c’est unique et c’est le moment le plus tragique de la vie de Jésus. L’agonie de Jésus est un mystère incompréhensible, un abîme. Notre foi nous montre le poids du monde, du péché du monde, le poids du mal et de toute la souffrance du monde et de tous les temps, venant accabler les épaules d’un seul homme. Le fait que cet homme soit Dieu n’arrange rien : l’abîme devient proprement infini. La souffrance de Jésus a quelque chose d’universel. Elle est un point de rencontre : nos péchés pèsent sur Celui qui s’est incarné pour nous, par amour pour nous. Et nos souffrances sont rejointes, touchées par l’agonie de Jésus. Il a tout assumé, il a tout pris sur lui. Il a pensé à chacun et chacune d’entre nous. « Je pensais à toi dans mon agonie ; j’ai versé telles gouttes de sang pour toi » dit encore Pascal. C’est même tout le sang de Jésus qui est versé pour une seule âme; pour chacune de nos âmes. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie…

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Un moine de Triors

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