Mort du pape François : funérailles samedi 26 avril, conclave attendu début mai

Publié le 22 Avr 2025
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Le pape François est mort ce 21 avril à l’âge de 88 ans. Ses funérailles auront lieu samedi 26 avril sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. Alors que le Vatican est entré dans la période de Sede vacante (siège apostolique vacant), les cardinaux se réunissent pour préparer l’élection de son successeur.

 

Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, est décédé lundi 21 avril 2025 à 7h35 dans sa résidence de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican. Le souverain pontife s’est éteint à l’âge de 88 ans, après avoir subi un accident vasculaire cérébral suivi d’un coma et d’une défaillance cardio-circulatoire irréversible. Le certificat de décès, signé par le professeur Andrea Arcangeli, directeur de la santé du Vatican, indique une cause en trois étapes : AVC, coma, puis collapsus cardiovasculaire.

Mise en bière et protocole 

Le rite de la mise en bière et de la constatation officielle du décès a eu lieu dans la soirée du lundi 21 avril, dans la chapelle au rez-de-chaussée de la Maison Sainte-Marthe. L’acte a été présidé par le cardinal camerlingue Kevin Farrell, qui a également procédé à l’apposition des scellés sur les appartements du défunt pontife : à la fois l’appartement traditionnel au Palais apostolique (troisième étage) et l’appartement personnel qu’occupait François à Sainte-Marthe (deuxième étage), qu’il n’a jamais quitté depuis le début de son pontificat. 

Le cercueil du pape sera transféré mercredi 23 avril à 9h en procession vers la basilique Saint-Pierre, où il sera placé à proximité de l’autel majeur. L’exposition du corps permettra aux fidèles de venir lui rendre hommage pendant plusieurs jours.

Novemdiales : neuf jours de deuil liturgique 

Conformément au protocole en vigueur, la période de deuil liturgique de neuf jours, appelée novemdiales, s’est ouverte dès le lendemain du décès. Durant ces neuf jours consécutifs, des messes solennelles seront célébrées en mémoire du pontife défunt, rythmant la vie liturgique du Vatican jusqu’à la fin du mois d’avril. Les novemdiales sont distincts du deuil civil décrété dans certains pays, et marquent traditionnellement la période d’attente entre les obsèques et l’ouverture du conclave. 

Obsèques prévues le 26 avril 

La messe de funérailles du pape François sera célébrée samedi 26 avril 2025 à 10h, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. Elle sera présidée par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux. Le pape sera ensuite inhumé, selon sa volonté, à la basilique Sainte-Marie-Majeure, une des quatre basiliques majeures de Rome. 

À la suite de l’annonce du décès, plusieurs États ont décrété des jours de deuil national, dont l’Italie (cinq jours), la Pologne (un jour), le Portugal (trois jours) et l’Argentine (sept jours). De nombreux chefs d’État et de gouvernement ont d’ores et déjà confirmé leur présence aux obsèques, notamment Emmanuel Macron (France), Donald Trump (États-Unis), Pedro Sanchez (Espagne), Marcelo Rebelo de Sousa (Portugal), Olaf Scholz (Allemagne), Volodymyr Zelensky (Ukraine) et Ursula von der Leyen (Présidente de la Commission européenne). 

Période de Sede Vacante 

Conformément au droit canon, la mort du souverain pontife ouvre une période de Sede Vacante. Durant cet intervalle, aucun pape n’est en fonction. La gestion ordinaire de l’Église est assurée par le collège des cardinaux sous la direction du camerlingue, actuellement le cardinal Kevin Farrell, nommé à ce poste en 2019. Il est assisté du vice-camerlingue, Mgr Ilson de Jesus Montanari, et d’une congrégation spéciale composée de trois cardinaux. 

Pendant cette période, seuls les secrétaires généraux des dicastères restent en place pour expédier les affaires courantes, sans pouvoir de décision majeure. L’administration vaticane fonctionne donc à capacité réduite. 

Parmi les rares postes conservés pendant cette période figurent le grand pénitencier, le cardinal Angelo De Donatis, l’aumônier apostolique, le cardinal Konrad Krajewski, le maître des célébrations liturgiques, Mgr Diego Giovanni Ravelli, et le substitut de la secrétairerie d’État, Mgr Edgar Peña Parra. Le cardinal Dominique Mamberti, en sa qualité de proto-diacre, est chargé d’annoncer le nom du nouveau pape à l’issue du conclave, depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre. 

Préparation du conclave 

Le conclave destiné à élire le successeur de François doit commencer entre le 15e et le 20e jour suivant le décès, soit entre le 6 et le 10 mai. Le nombre actuel de cardinaux électeurs est de 135, tous âgés de moins de 80 ans. Le conclave se déroulera à huis clos dans la chapelle Sixtine, sous la présidence du cardinal Pietro Parolin, doyen électeur de l’ordre des évêques. 

En amont du conclave, les cardinaux se réunissent dans ce qu’on appelle les « congrégations générales ». Il s’agit de sessions préparatoires permettant aux membres du Sacré Collège de partager des informations, dresser un état des lieux de l’Église et faire émerger certains profils susceptibles d’être élus. La première de ces congrégations a eu lieu ce mardi 22 avril. 

Contexte et derniers instants 

Le pape François avait été hospitalisé cinq semaines entre février et mars pour une pneumonie bilatérale, compliquée par une insuffisance respiratoire. Il était retourné à Sainte-Marthe pour sa convalescence le 23 mars. Le dimanche de Pâques, 20 avril, il avait fait une dernière sortie en papamobile sur la place Saint-Pierre. Selon son infirmier, Massimiliano Strappetti, il aurait alors confié : « Merci de m’avoir fait retourner sur la place ». 

Dans la nuit suivante, un malaise est survenu aux alentours de 5h30. Le pape serait tombé dans le coma peu après 6h30. Il est mort à 7h35. Selon le Vatican, il « n’a pas souffert ». Les images de sa dépouille dans son cercueil, exposée à la chapelle de Sainte-Marthe, ont été diffusées ce matin. 

Une fin de pontificat marquée par une santé fragile 

François, élu en mars 2013 à l’issue de la renonciation de Benoît XVI, aura régné plus de douze ans. Il était devenu ces dernières années un pape à la santé très surveillée, souvent hospitalisé. Il n’avait cependant pas renoncé à sa charge, contrairement à son prédécesseur. Son décès intervient alors qu’il venait de participer aux célébrations de la Semaine Sainte. 

La canonisation du bienheureux Carlo Acutis, prévue le dimanche 27 avril, a été reportée sine die. L’acte de canonisation, étant réservé à l’autorité pontificale, ne peut être accompli en période de vacance du Siège.

 

>> à lire également : Les réformes institutionnelles du pape François 

 

Maitena Urbistondoy

Maitena Urbistondoy

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