L’exposition : Christian Krohg. Le peuple du nord

Publié le 02 Mai 2025
Christian Krohg

Christian Krohg (1852-1925), La Mère endormie [Sovende mor], 1883, Huile sur toile, 107,5 × 142 cm, Bergen, Kode Bergen Art Museum, RMS.M.00216, Photo © Kode/Dag Fosse.

Le Musée d’Orsay consacre une troisième exposition à un artiste du nord, du 25 mars au 27 juillet 2025 : Christian Krohg (1852-1925). Ce peintre norvégien dessine des scènes et des portraits réalistes, inspirées du naturalisme, mais aussi de l’impressionnisme.

 

Après les expositions d’Edvard Munch en 2022 puis d’Harriet Backer en 2024, c’est l’œuvre du peintre norvégien Christian Krohg (1852-1925) qui est à l’honneur au musée d’Orsay. Jamais présentée en France, cette rétrospective est une véritable découverte.

Dès l’entrée sa peinture fascine. Ses personnages très réalistes ont une grande présence. Sa toile de jeunesse Un adieu (1876) où il fait poser sa tante et sa nièce dans un cadrage personnel coupé sur la droite, qui n’est pas compris par certains spectateurs en son temps, montre une véritable dextérité couplée d’une extraordinaire capacité à rendre la dimension psychologique des personnages.

Ses autres portraits – qu’il s’agisse de l’émouvante Jossa (1886), prostituée toute vêtue de noir au regard si triste ou de celui du célèbre dramaturge suédois August Strindberg (1893) à la stature très affirmée –, confirment ce talent.

Ses sujets sont marqués par la vague naturaliste qui s’inscrit dans cette époque. À la manière de Zola, il s’intéresse aux petites gens en illustrant la pauvreté avec son tableau Sur la seule nécessité dans l’art (1888), où dans une rue enneigée un groupe de femmes et d’enfants chargés de paniers se presse pour recevoir des victuailles. Il désire montrer combien la pauvreté engendre la prostitution, l’alcoolisme, la maladie…

Il rédige un roman, Albertine, publié en 1886, dénonçant le traitement des prostituées par les autorités norvégiennes, qu’il illustre ensuite d’un grand tableau (théâtral). Les deux font scandale. Ces œuvres sont interdites et confisquées par la police. Cela le fait connaître.

Ce fils d’avocat, né à Oslo, perd sa mère très jeune. Il étudie le droit puis se rend en Allemagne pour se former à l’art. Il voyage aussi au Danemark où il fréquente une famille de pêcheurs. Ses peintures plus tardives – Un homme à la mer (1906) ou Le projet étudié (1910), au plan coupé où l’on perçoit le mouvement des bateaux –, sont peut-être des souvenirs de ces rencontres.

Venant en France il séjourne à Paris et à Grez-sur-Loing. Découvrant les œuvres d’Édouard Manet et des impressionnistes, il en reçoit une grande influence. La peinture de Gustave Caillebotte influe sur certaines de ses œuvres d’une manière indéniable (Rue de village à Grez, 1882, Attention devant, 1882).

De retour en Norvège, il devient le chef de file de la « Bohème de Kristiana ». Ami d’Edvard Munch, il a pour élève Oda Lasson avec laquelle il a un enfant en 1885. Il l’épouse en 1888. Il peint alors de touchantes scènes de famille aux couleurs subtiles (Le tressage des cheveux, 1888, Dans le bain, 1889)…

Oda le quitte en 1896 et s’installe à Paris avec son amant. En 1901, Krohg revient en France, travaillant comme journaliste et enseignant à l’académie Colarossi. Il se réconcilie avec son épouse et ils retournent en Norvège. Nommé professeur puis directeur de l’Académie nationale des arts, il y reste jusqu’à sa mort à Oslo le 16 octobre 1925.

Un artiste talentueux reflet d’une époque !

 


Jusqu’au 27 juillet 2025.

Musée d’Orsay
Esplanade Valéry Giscard d’Estain,
75007 Paris.

Ouvert de 9h30 à 18h, le jeudi jusqu’à 21h45.
Fermé le lundi.

 

>> à lire également : Le 300e anniversaire du miracle eucharistique de Paris

 

Céline Vicq

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