À l’occasion de l’angélus du 17 août dernier à Castel Gandolfo, le pape Léon XIV a prononcé un commentaire de l’évangile de saint Luc portant sur la persécution.
Lors de la récitation de l’angélus du 17 août dernier, le Pape a prononcé des paroles très fortes, parce que très évangéliques. Partant des lectures dominicales concernant les exigences imposées par la suite du Christ signe de contradiction narrées au chapitre 12e de saint Luc et la vie apostolique selon le message de charité de Jésus, au chapitre 4e des Actes, le Pape parle du problème crucial de la persécution qui se retrouve à travers toutes les générations des deux millénaires du christianisme.
La Croix du Christ s’est offerte à l’homme comme réponse insigne au mystère d’alliance que Dieu lui proposait. La cohorte immense de tous les martyrs, qui ont répondu oui au Christ en disant non à César et aux idoles païennes, atteste de la mystérieuse vitalité de l’Église grâce à l’Esprit, don du mystère pascal. À travers l’immolation, à travers les terribles condamnations, à travers les souffrances sans nombre, pour avoir simplement cru et proclamé que Jésus était Seigneur, terme divin et utilisé par la Septante pour traduire le tétragramme.
Le cardinal Wyszynski écrit dans ses Notes de prison :
« L’Église naquit dans le sang rédempteur du Christ crucifié, comme chaque enfant de Dieu qui vient au monde. Pour que l’enfant soit en bonne santé, il faut que le sang coule. Sa coagulation constitue un danger pour le corps humain. Le Corps mystique du Christ redoute le même danger. Son sang doit couler non seulement dans le calice, mais dans les âmes. La santé et la vigueur de l’Église exigent que sa saignée vivifiante s’accomplisse quelque part. Voilà la raison pour laquelle l’Église n’arrête pas de verser son sang, ici ou ailleurs, au cours des persécutions continues indissociables de son histoire. »
Le message d’amour du Christ a été refusé par la grande partie de ses contemporains juifs qui l’ont persécuté, insulté, flagellé, couronné d’épines et finalement mis à mort. Et pas n’importe quelle mort ! La mort la plus ignominieuse qui soit : la crucifixion. Tous les chrétiens feront la même expérience que lui, car le disciple n’est pas au-dessus du maître.
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Tous les papes contemporains ont rappelé aux chrétiens qu’ils devaient vivre à contre-courant. « La perfection, disait par exemple Benoît XVI, dans la logique de la foi parfois humainement incompréhensible, consiste à ne plus se mettre au centre, mais à choisir d’aller à contre-courant en vivant selon l’Évangile. »
Tous les jours, nous faisons l’expérience que le bien ne trouve pas forcément, et loin de là, une réponse positive autour de nous. La beauté, la bonté, la sainteté dérangent ceux qui servent la bête d’une manière ou d’une autre. Il est dur d’être fidèle de nos jours. Je ne peux pas m’empêcher de citer le Pape lui-même :
« Pensons au prix que doivent payer de bons parents qui veulent éduquer correctement leurs enfants selon des principes sains : tôt ou tard, ils devront savoir dire non, corriger et cela leur causera de la souffrance. Il en va de même pour un enseignant qui souhaite former correctement ses élèves, pour un professionnel, un religieux, un homme politique qui se proposent d’accomplir honnêtement leur mission et pour quiconque s’efforce d’exercer avec cohérence, selon les enseignements de l’Évangile, ses propres responsabilités. »
Demandons à Marie, Reine des martyrs, de nous aider toujours et partout, lorsque sévira la persécution, fut-elle rouge ou blanche et larvée. Toujours et partout, nous devons être des témoins fidèles et courageux du Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens.
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