L’Ordinariat (3/3) | L’ordinariat de Walsingham, porte d’entrée pour les anglicans

Publié le 10 Oct 2025
ordinariat

Messe d'ordination des révérends Andrew Burnham, John Broadhurst et Keith Newton à la prêtrise catholique par Mgr Vincent Nichols, archevêque de Westminster. © James Bradley, CC BY 2.0

> DOSSIER « L’ordinariat : une solution pour la liturgie traditionnelle ? »
Institué par Benoît XVI en 2011, l’ordinariat de Notre-Dame de Walsingham permet à des anglicans de rejoindre l’Église catholique tout en préservant une part de leur patrimoine spirituel. L’abbé Armand de Malleray, prêtre franco-britannique de la Fraternité Saint-Pierre, qui a débuté son ministère à Londres en 2001, en retrace les origines et les défis actuels.

  Bon connaisseur du grand théologien et célèbre converti John Henry Newman (1801-1890), le pape Benoît XVI souhaita favoriser le retour des chrétiens anglicans dans l’Église. Il expliqua dans la constitution apostolique Anglicanorum Ccoetibus (novembre 2009) que :

« Ces derniers temps, le Saint-Esprit a poussé des groupes d’anglicans à demander à plusieurs reprises et avec insistance leur admission dans la pleine communion catholique, individuellement et collectivement. »

À cette fin, le 15 janvier 2011, Benoît XVI érigea une structure canonique spéciale, appelée un ordinariat personnel, placée sous la protection de Notre-Dame de Walsingham (en référence au sanctuaire de Walsingham, le « Lourdes » anglais), et sous le patronage de saint John Henry Newman.

Un évêque et des prêtres

Comme un diocèse, l’ordinariat est gouverné par un supérieur épiscopal assisté par des prêtres et diacres incardinés dans ladite structure, servant dans des églises mises à la disposition de l’ordinariat ou acquises par lui. L’ordinariat possède en outre sa liturgie propre, c’est-à-dire un rit de célébration de la sainte Messe et des autres sacrements rédigé spécialement, sans oublier un bréviaire propre pour la récitation de l’office divin.  Un rappel sur ce qu’est l’anglicanisme est ici opportun pour apprécier l’enjeu et les défis de l’ordinariat. Jusqu’en 1534, l’Angleterre ne connaissait de religion que le catholicisme romain, fondamentalement semblable à celui de la France, de l’Espagne ou de l’Italie. Comme l’a magistralement démontré le professeur Eamon Duffy, le catholicisme anglais était florissant, enraciné dans les dévotions populaires, glorifié par des monuments réputés (toutes les cathédrales et des milliers de collégiales et d’églises encore debout), fortifié par un dense réseau de monastères, et illustré par des artistes, lettrés et théologiens de renom.

Une grande dévotion mariale

Our Lady of Walsingham III ordinariat

Notre-Dame de Walsingham. © CC BY-SA3.0, Thorvaldson

De nos jours encore, les noms subsistants de très nombreux monuments ecclésiastiques attestent de la dévotion mariale des Anglais jusqu’à son…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Abbé Armand de Malleray, fssp 

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉglise

Missionnaire en 2025 : Quand le cinéma devient mission ! (5/5)

Dans le cadre de notre série consacrée aux acteurs de la mission en France à l’approche du Congrès Mission (7-8-9 novembre 2025), Hubert de Torcy, fondateur de SAJE, et Claire de Lorgeril, chargée de relations presse, reviennent sur le succès du film Sacré Cœur et sur les défis d’un cinéma chrétien assumé. 

+

mission
À la uneÉglise

Missionnaire en 2025 : « La messe traditionnelle attire et convertit » (4/5)

Dans le cadre de notre série consacrée aux acteurs de la mission en France à l’approche du Congrès Mission (7-8-9 novembre 2025), Jean Vallier, assistant à la direction des pèlerins de Notre-Dame de Chrétienté, souligne la fécondité missionnaire de la liturgie traditionnelle. Présente cette année à la marche des jeunes, l’association veut témoigner d’une foi vivante, enracinée et rayonnante.

+

mission
Église

Infaillibilité et synodalité

Dans sa catéchèse du 27 septembre, le pape Léon XIV a tenu ces propos : « Les petits ont de l’intuition. Ils ont un sensus fidei, qui est comme un “sixième sens” des personnes simples pour les choses de Dieu. Dieu est simple et se révèle aux simples. Voilà pourquoi il y a une infaillibilité de la foi du Peuple de Dieu, dont l’infaillibilité du Pape est l’expression [c’est nous qui soulignons] et le service. » Quelle portée donner à ces paroles ? Cet article paraît simultanément dans L’Homme Nouveau et sur le site Res Novæ.

+

infaillibilité