Le 28 août dernier, le pape Léon XIV a rencontré une délégation d’élus du diocèse de Créteil et en a profité pour prononcer un discours sur l’importance d’agir chrétiennement en politique, avec un esprit de service et en vue du bien commun.
En recevant les élus locaux du diocèse de Créteil venus avec leur évêque Mgr Blanchet, le Pape a prononcé un discours le 28 août d’une haute portée, dans la ligne de la tradition, spécialement de celle de tous les papes depuis Léon XIII. Il rappelle qu’il ne pourra jamais y avoir de dichotomie entre le chrétien et le politique et les plus grandes questions de la société auxquelles sont affrontés les élus locaux, comme la famille, le mariage, le respect de la dignité humaine et de la vie, l’éducation, etc. Le Pape rappelle ainsi que le christianisme ne peut pas se réduire à une simple dévotion privée.
En effet, une politique pour la personne et pour la société trouve son critère fondamental dans la poursuite du bien commun, en tant que bien de tous les hommes et bien de tout l’homme. La communauté politique existe pour le bien commun.
Le bien commun
En outre, l’exercice du pouvoir politique doit se fonder sur l’esprit de service qui, joint à la compétence et à l’efficacité nécessaires, est indispensable pour rendre transparente et propre l’activité des hommes politiques. Cela requiert la victoire contre certaines tentations, comme le recours à des manœuvres déloyales, le mensonge, le détournement des fonds publics au profit de quelques-uns ou à des fins de clientélisme, etc.
On pourrait ajouter avec le Pape l’insécurité, la précarité, la drogue, le chômage, la disparition de convivialité, etc. Les déviations des mœurs politiques finissent par provoquer la défiance et l’apathie, ainsi qu’une baisse de la participation politique et de l’esprit civique de la population, qui se sent atteinte et déçue. Il en résulte une incapacité croissante à situer les intérêts privés dans le cadre d’une conception cohérente du bien commun.
Un risque non moins grave apparaît aujourd’hui en raison de la négation des droits fondamentaux de la personne humaine et à cause de l’absorption dans le cadre politique de l’aspiration religieuse qui réside dans le cœur de tout être humain : c’est le risque de l’alliance entre la démocratie et le relativisme éthique qui retire à la convivialité civile toute référence morale sûre et la prive, plus radicalement, de l’acceptation de la vérité.
Comme le souligne le Pape, il n’est pas facile d’agir et de décider en vue du bien commun du pays et en cohérence avec sa foi chrétienne, particulièrement en France en raison « d’une laïcité parfois mal comprise ».
Une relation personnelle avec le Christ
Pour agir en chrétien et en politique, l’élu doit savoir compter sur la charité, don de Dieu qui est capable de susciter de nouvelles voies pour affronter tous les problèmes de notre époque. Et pour l’homme politique, la charité doit être sociale et suivre ainsi les grandes directives de la doctrine sociale de l’Église. Cela nécessite une relation personnelle et étroite avec le Christ qui éclaire l’homme politique et le rend fort dans le combat qu’il doit livrer de nos jours. S’il vide les valeurs qu’il entend défendre, il ne devra pas s’étonner qu’il soit impuissant à changer une société qui a tant besoin de conversion.
Puis, le Pape donne aux élus un conseil : l’élu doit s’unir de plus en plus à Jésus, vivre de lui pour pouvoir témoigner de lui. Que l’élu sache qu’il n’existe pas de séparation dans sa personne, car il n’y a pas d’un côté l’homme politique et de l’autre le chrétien, mais l’homme politique doit agir toujours et partout sous le regard de Dieu et de sa conscience.
C’est seulement ainsi qu’il pourra vivre chrétiennement ses engagements et ses responsabilités au service du vrai bien de ses élus et de son pays. Pour cela, il doit fortifier sa foi et surtout avoir le courage de dire non lorsque la vérité est en jeu, quitte à briser sa carrière.
Que Marie, Notre Dame de l’Assomption patronne principale de la France, convertisse nos politiciens en les aidant à garder l’espérance d’un monde meilleur. Qu’elle intervienne aussi pour que tous les chrétiens laïcs sachent qu’eux mêmes ont une responsabilité politique, comme le soulignait fortement Jean-Paul II au n. 42 de Christifideles laici.
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