> DOSSIER « Réforme des paroisses : que devient le curé ? »
Les nouvelles paroisses qui apparaissent en France induisent une confusion entre le curé-pasteur (vocation normale de tout prêtre) et le curé-coordinateur (rôle qui dénature sa vocation). Un cas concret et l’explication de la nouvelle organisation paroissiale font découvrir le milieu ecclésial qui se met en place.
En guise d’introduction, nous proposons au lecteur une découverte de la problématique des nouvelles paroisses en trois étapes, illustrée par un cas concret : 1. La pratique pastorale, à partir de l’exemple des obsèques religieuses. 2. La structure canonique, en décrivant un schéma typique de l’organisation d’une « nouvelle paroisse ». 3. Les critères de la réforme paroissiale. 1) La pratique pastorale : l’épisode ordinaire des obsèques religieuses de la grand-mère La scène se passe dans l’un de ces nombreux bourgs de province qui constituent la « France profonde ». La grand-mère, qui allait encore à la messe chaque dimanche (du moins quand elle était célébrée à l’église du village) vient de décéder. Sa fille, pratiquante dite « occasionnelle », s’informe auprès du service des pompes funèbres des dispositions à prendre en vue des obsèques religieuses. On lui transmet le numéro du responsable du « relais paroissial », qui porte le nom de « chrétien-relais ». Elle contacte donc cette personne, qui la reçoit sans délai au nom de « l’équipe-obsèques », c’est-à-dire le groupe de laïcs chargés de l’accueil, de l’accompagnement et de la célébration des funérailles. Il s’agit d’une femme, âgée d’une soixantaine d’années, retraitée de l’Éducation nationale, dont le mari, lui aussi très engagé dans la paroisse, se prépare au diaconat permanent (notons que la France compte 3 300 diacres permanents et… 9 000 prêtres diocésains dont environ 4 000 en activité).
Le dialogue tourne court
Très rapidement, après un accueil chaleureux, le dialogue tourne court, car la fille de la défunte fait part de son désir de la célébration d’une messe de funérailles. La responsable essaie de faire comprendre à cette dame que, en raison du manque de prêtres, la messe, lors des obsèques religieuses, n’est plus célébrée :
« Il est vrai que chacun des prêtres du secteur devrait célébrer en moyenne au moins trois funérailles avec Eucharistie par semaine ; c’est humainement impossible !, ajoute la responsable, c’est donc aux laïcs de prendre le relais. » « De plus, ajoute-t-elle, pour éviter de voir resurgir les divisions d’antan entre funérailles…








