Saint Célestin V, un symbole d’humilité

Publié le 07 Sep 2022
Saint Célestin V

Dimanche 28 août, le Pape s’est rendu à l’Aquila, pour honorer le saint pape Célestin V. Benoît XVI, qui lui ressemble sur bien des points – et pas seulement en raison de sa démission –, avait dit de lui que le plus beau de sa vie était la sainteté, même s’il ne fut pas toujours compris. Dans son homélie du 28 août, le Pape revient sur la vie de ce saint.

L’histoire de Célestin V est assez connue. Pendant deux ans l’Église avait attendu un pape et les cardinaux, en désespoir de cause, portèrent leur choix sur un saint ermite : Pierre de Morone qui prit le nom de Célestin V (1294). Réputé pour sa sainteté, les cardinaux l’avaient consulté et il leur avait prédit le châtiment divin : « si vous n’avez pas élu un pape pour Noël, vous irez tous en enfer ». Les cardinaux choisirent cet homme de Dieu, mais il abdiqua quelques mois plus tard, se sentant dans l’incapacité de sortir l’Église des profondes fosses dans lesquelles elle s’était plongée. Certains, à la suite de Dante qui parla du « grand refus », ont été sévères pour cette abdication. Il est sûr qu’à vue humaine elle fut très regrettable car la réforme tant attendue de l’Église allait être compromise pour plusieurs siècles. Mais les voies de Dieu ne sont pas les nôtres. En grand esprit de foi, au seul jugement de Dieu et de sa conscience, le saint pape se vit dans l’incapacité de pouvoir réaliser la réforme voulue et souhaitée par tous. En le canonisant comme Souverain Pontife, l’Église a jugé qu’il n’avait point manqué à la prudence, et ses cinq mois de pontificat lui donnèrent raison. Il reste que l’Église allait connaître trois siècles de grandes luttes jusqu’à la réforme réalisée par le Concile de Trente.

Comme le note le pape François, les saints ont toujours une explication fascinante de l’Évangile et leur vie nous plonge au cœur de celui-ci. La source de cette sainteté réside en fait toujours dans l’humilité, vertu fondamentale mais hélas trop ignorée. Le pape Célestin V fut grand, parce qu’il sut s’abaisser. Son refus de poursuivre sa tâche a été pris sous le regard de Dieu, car il n’a jamais été l’homme du non, mais toujours du oui, à l’exemple des oui de Jésus et de Marie. En écrivant ces lignes, je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec Benoît XVI, dont on sait que les saints préférés ont toujours été les petits : Bernadette, Joséphine Bakhita ou encore Benoît Joseph Labre. La sainteté passe toujours par l’humilité. Nous ne sommes que des créatures, c’est-à-dire des rien. Seul Dieu EST. Le jugement des hommes ne compte pas en la matière. Le monde considère les puissants comme des hommes forts et grands et il méprise les petits. Mais ce qui est folie pour les hommes est sagesse pour Dieu et vice-versa. C’est aux petits que Dieu révèle ses secrets. Les saints, qui sont tous humbles par définition, nous invitent à les imiter, comme eux-mêmes imitèrent Jésus doux et humble de cœur. N’écoutons pas l’esprit du monde dominé par l’orgueil et les trois concupiscences. Mais attention ! L’humilité est vérité. Elle n’est jamais dévalorisation de soi. Nous sommes misérables, il est vrai, mais cette misère doit être un tremplin pour monter et non une descente qui finalement deviendrait dépit orgueilleux. L’humble ne se regarde pas, il regarde Dieu qui peut tout. Son unique force est Jésus. Il n’écoute pas la logique du monde et toutes ses stratégies qui conduisent à la ruine. Il écoute Dieu et donc l’Évangile. Saint Célestin V a écouté Dieu et il a été un témoin courageux de l’Évangile, tant lorsqu’il a accepté le pontificat suprême, que lorsqu’il a démissionné. Il a été le témoin de la miséricorde divine et du pardon. Que l’humble Marie, la Servante du Seigneur, nous apprenne à nous abaisser pour être relevés.

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