Une ville au bord de la mer Méditerranée, à côté de Toulon, Sanary-sur-Mer présente depuis quelques années un parcours de plusieurs crèches de Noël dans l’espace public. Mais, derrière cette exposition, c’est en fait un lien très fort qui est marqué entre la paroisse et la mairie. Entretien avec le Père José Andrade, curé de la paroisse Saint-Nazaire. À l’heure où les démonstrations catholiques dans l’espace public sont combattues, d’où est venue cette initiative ? C’est justement parce que l’État veut se détacher de plus en plus de la religion catholique que la mairie a lancé cet événement. Il y a toujours eu des crèches dans les églises et dans l’espace public de Sanary. Mais, en 2014, alors que le tribunal administratif de Nantes interdisait la crèche publique devant le conseil général de Vendée, notre maire, Ferdinand Bernhard, a décidé de réagir. « La république est laïque, mais la France est chrétienne », m’avait-il dit à l’époque. Ainsi a-t-il décidé d’installer dans toute la ville sept crèches, dont une dans chacune des deux églises et une devant la mairie. Une des crèches représente tous les monuments de la ville de Sanary, tandis que deux autres sont faites en grandeur nature. Pour notre maire, il est normal de la part de l’État de célébrer cet événement historique qui a forgé l’Occident : la naissance de Notre-Seigneur. Son successeur, Daniel Alsters, a perpétué cette nouvelle tradition. Il m’a même demandé de bénir les crèches cette année. Comment voyez-vous la réussite du projet ? Depuis le lancement de l’événement, le nombre de visites est exponentiel. Je le vois à l’augmentation des bougies d’intentions consommées durant la période des fêtes. Il y a tellement de monde que, le week-end, il arrive qu’il y ait la queue devant l’église, alors que ce n’est pas du tout un sanctuaire. Sanary est une ville de 16 000 habitants mais qui atteint les 60 000 résidents durant la période des fêtes. J’entends parfois même les locaux râler. Et les crèches n’y sont pas pour rien. Peu de villages au bord de la mer attirent autant de monde durant la période de Noël. La mairie a organisé un parcours de ces crèches. Entre chacune de celles-ci, elle a mis en place des petites salles de Noël, ainsi que des jeux pour enfants. Ainsi, les familles peuvent y passer toute la journée. Durant…
Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ? (2/3)
Une volonté farouche de changer de paradigme (2/3) | Tout d’abord, et en amont de l’élection, la volonté farouche de changement de ceux qui ont préparé le règne. En 2007 paraissait un livre très éclairant et remarquablement conçu dans la plus pure tradition de la manipulation de l’opinion. La thèse de ce livre-programme qui devait se révéler prophétique peut se résumer ainsi : l’Église, depuis Constantin et avec pertinacité, s’est éloignée du message évangélique. Ce phénomène s’accentue à partir de la Renaissance quand l’Église s’entête de plus en plus en s’opposant à la modernité. Constatant au XXe siècle que des génocides ont été perpétrés dans des pays chrétiens (Allemagne, Rwanda), il faut en tirer la conclusion que cette manière ancienne d’être chrétien était fausse et qu’il faut refuser les préoccupations dérisoires que sont la connaissance de la foi, le nombre d’entrées au séminaire ou de sacrements célébrés, car tout cela détourne de l’essentiel qui consiste à apporter davantage d’humanité.
