États-Unis : Haro sur la loi du silence

Publié le 30 Mar 2023
Etats-Unis

États-Unis. Le droit canonique est clair : « Le secret sacramentel est inviolable; c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, et pour quelque cause que ce soit. » (canon 983, Code de droit canonique de 1983). Cela est-il toujours le cas aux États-Unis ? Certains souhaiteraient que non.   « Ce n’est pas possible pour moi de répondre à vos questions », insiste poliment le père Logan (Montgomery Clift), qui refuse de révéler l’aveu d’un meurtre recueilli dans son confessionnal. « C’est dommage ! C’est vraiment dommage ! », fulmine l’inspecteur Larrue (Karl Malden). Cette scène de La Loi du silence, filmée dans la ville de Québec en 1953 par Alfred Hitchcock, est en train de se rejouer un peu partout aux États-Unis. Sauf qu’il ne s’agit plus d’un policier entêté, mais d’une meute de législateurs à la fureur attisée par les médias. Il ne s’agit plus de cinéma, de fiction, mais d’une réalité : des propositions de loi présentées dans plusieurs États. Le prétexte : protéger des victimes ayant pu subir des sévices non révélés aux autorités publiques. Le moyen : forcer les prêtres à violer leur conscience et trahir leurs pénitents en révélant des péchés qui doivent demeurer secrets. Le but : briser l’anonymat du confessionnal, effrayer les pécheurs contrits, affaiblir l’Église.    Les évêques des diocèses attaqués ont réagi unanimement avec une fermeté rassurante. Le cas le plus récent met en scène un prêtre retraité, le père James Connell, de l’archevêché de Milwaukee (Wisconsin). Divorcé puis ordonné en 1987, il a tenu le rôle de vice-chancelier du diocèse entre 1994 et 2012. Cette année-là, il entame sa « nouvelle mission » : épauler les victimes des abus sexuels commis par le clergé. En 2013, il rejoint Catholic Whistleblowers, une organisation qui milite en faveur des rescapés de ces abus. En 2018, il écrit un éditorial enflammé pour le National Catholic Reporter, journal apostat, où il suggère que le sceau de la confession « ne fait pas partie de la loi divine ». En 2019, il va plus loin : il porte plainte contre dix États afin que ceux-ci révoquent les protections constitutionnelles entourant le sceau sacramentel. Il échoue mais fait des émules. Dans le…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Armelle Signargout, Notre correspondante aux États-Unis

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseLiturgie

Noël : la liturgie rappelle que la lumière revient

L’Esprit de la liturgie | À l’approche de Noël, les antiennes ramènent l’Église à la naissance de Jésus tout en rappelant qu’il reviendra dans la gloire. En cette année du centenaire du Christ-Roi, les textes liturgiques insistent sur une idée simple : au cœur de la nuit, Dieu fait briller une lumière qui dépasse l’Histoire et ouvre à l’espérance.

+

noël lumière jésus
À la uneÉgliseSpiritualité

Saint Charbel (4/5) : Un Breton guéri par l’intercession du saint

DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel » | Victime d’une double déchirure carotidienne et voué à une paralysie durable, un paroissien de Vallet a retrouvé en quelques jours la faculté de s’alimenter et une vie presque normale. Son curé, l’abbé Hervé Godin, revient sur les prières adressées à saint Charbel, la guérison inattendue et les retombées spirituelles qui ont suivi dans la paroisse. Entretien.

+

saint Charbel Vallet
À la uneÉgliseSpiritualité

Saint Charbel (3/5) : Un témoin de la foi pour le Liban et le monde

DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel » | Laïque consacrée engagée au Liban depuis plus de trente ans, où elle a fondé une radio d’évangélisation et développé une association humanitaire, Association Française de Solidarité Internationale, dédiée à la scolarisation des enfants chrétiens défavorisés, Marie-Sylvie Buisson témoigne de la puissance spirituelle et missionnaire de saint Charbel.

+

saint Charbel