L’athée Darwin

Publié le 29 Avr 2023

Charles Darwin, le célèbre auteur de L’Origine des espèces (1859), le théoricien de la sélection naturelle, a rédigé dans ses dernières années son Autobiographie. L’ouvrage paraîtra en 1887, après sa mort, expurgé par sa famille de passages qui pouvaient choquer. Ce n’est qu’en 1958 que l’ouvrage a été publié, en Angleterre, dans sa version complète. Elle paraît aujourd’hui dans une nouvelle traduction, qui fait ressortir dans une trame grise les passages censurés en 1887. La plupart ont trait à des personnalités qu’a connues Darwin et sur lesquelles il émettait des jugements sévères ou des opinions méprisantes. Plusieurs passages expurgés avaient trait aussi à ses convictions personnelles.

De manière générale, Darwin a été présenté par ses biographes et par les historiens des sciences comme un « agnostique », qualificatif qu’il a employé lui-même. Mais ce ne fut pas le stade final de ses réflexions. Dans un des passages censurés, il reconnaît : « avant mes fiançailles, mon père me conseilla de dissimuler soigneusement mes doutes, car il disait avoir eu connaissance de peines extrêmes causées de la sorte chez des personnes mariées ».

Il écrira : « Rien n’est plus remarquable que le progrès du scepticisme ou du rationalisme durant la seconde moitié de ma vie. » Il est devenu progressivement incroyant et a méprisé intellectuellement toutes les religions, affirmant : « je ne vois guère comment quiconque pourrait souhaiter que le christianisme soit vrai ».

Le voyage autour du monde qu’il fit, en tant que naturaliste, sur le Beagle, de 1831 à 1836, fut l’événement le plus important de sa vie et a été déterminant dans l’élaboration de sa théorie de la sélection naturelle. C’est au cours de ce long voyage qu’il en est venu à « considérer que l’Ancien Testament, du fait de son histoire du monde manifestement fausse, avec la tour de Babel, l’arc-en-ciel comme signe, etc., etc., et de son attribution à Dieu des sentiments d’un tyran vindicatif, n’était pas plus digne de confiance…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Yves Chiron

Ce contenu pourrait vous intéresser

CultureLectures

Chroniques pour le passé, leçons pour l’avenir

Entretien | Le dernier livre de Jean-Pierre Maugendre, président de « Renaissance catholique », Quand la mer se retire*, rassemble ses chroniques des vingt dernières années. Loin de l’inventaire morose des difficultés du passé, il se veut un rappel des causes de la tragédie actuelle de la France et de l’Église, destiné aux jeunes générations, pour inspirer et guider leurs combats pour le salut des âmes et la survie de notre pays.

+

passé avenir Quand la mer se retire
CultureLectures

Au théâtre du Roi

Journaliste, critique de cinéma, spécialiste du rock, mais aussi féru de littérature et essayiste, Laurent Dandrieu a publié plusieurs ouvrages sur des artistes du passé. Après Fran Angelico, Le Bernin et les « peintres de l’invisible », il nous offre un essai sur Molière : Le Roi et l’Arlequin.

+

livres 1820 roi

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?