L’adieu de Jésus avant l’Ascension

Publié le 17 Mai 2023

Plutôt que de revenir sur le voyage de Hongrie pourtant riche en enseignements spirituels, je voudrai commenter l’allocution prononcée le 7 mai par le Pape lors de la récitation du Regina caeli, qui remplace l’Angélus durant le temps pascal. Le Pape commente le début du discours d’adieu, véritable testament spirituel de Jésus avant sa mort. Judas est sorti. Jésus est seul avec les siens et peut parler cœur à cœur et d’homme à homme. L’Emmanuel, Dieu avec nous, nous invite à aller vers lui et surtout à demeurer en lui. Jésus a annoncé son prochain départ. Les Apôtres demeurent consternés, car, a-t-il précisé, là où il va, ils ne peuvent venir. Mais Jésus console et réconforte les siens en leur dévoilant le sens de son départ et en leur donnant sa présence d’amour qui demeurera en eux. Mais un long cheminement leur sera nécessaire, pour qu’ils comprennent la portée de cet enseignement. Le discours d’adieu a pour but, précisément, de les préparer à ce long cheminement, grâce en grande partie aux questions des Apôtres Pierre, Thomas, Philippe et Jude. Tout est centré sur le départ prochain du Christ et les versets 1 à 12 commentés par le Pape montrent que ce départ débouchera sur une victoire et une joie plénières. Le départ du Christ conduit au plein épanouissement de la Révélation. La vie divine entre en nous, et personne ne peut l’arrêter sinon nous-mêmes, en fermant la vanne de notre cœur et en nous saccageant. Dieu veut grandir en nous. C’est pour cela que nous devons demeurer en lui, pour qu’il cultive sa vigne, comme l’énoncera le chapitre XV.

Le morceau évangélique commence par une invitation à la confiance, car le désarroi et la peur remplissent le cœur des disciples. Puis, Jésus nous invite tous à regarder vers le haut, vers la patrie céleste, vers la maison du Père, où les places ne manqueront pas. Cette remarque du Seigneur entraîne la question de Thomas sur le chemin qui y conduit et la réponse de Jésus provoquant la question de Philippe, à laquelle répond encore Jésus : le Christ est lui-même le chemin qui conduit vers le Père et qui voit Jésus, voit le Père.

Ce splendide passage évangélique doit nous toucher nous aussi, hommes du XXIe siècle. L’appel à la sainteté est non seulement universel, mais il est le même en tous temps et nous devons y penser particulièrement quand nous nous sentons submergés par la tristesse ou simplement par la fatigue. Dieu nous a préparé une place au Ciel. Chacun aura la sienne, s’il dit oui à l’alliance d’amour que Dieu veut contracter avec lui. Jésus nous guide vers cette demeure qui ne périra pas. Cela doit être pour nous source de consolation et d’espérance. Notre destination commune est le Ciel – et il n’y en a pas d’autre, car l’enfer est une révolte qui doit nous effrayer. Comme le dit cependant avec justesse sainte Bernadette, nous devons le gagner et il ne se gagne que par la charité. Au soir de notre vie, dit saint Jean de la Croix, nous serons jugés sur l’amour. Ne nous laissons pas submerger par le terrible quotidien. Sursum corda : levons les yeux vers le ciel, dont nous devons avoir la nostalgie. Marie y est déjà corps et âme et elle nous y attend. Pensons souvent à l’éternité bienheureuse et à la rencontre amoureuse avec Dieu. Mais auparavant, imitons Jésus, Chemin, Vie et Vérité. Que Marie, Reine des anges et des saints et qui est déjà arrivée au but, soutienne notre marche dans cette vallée de larmes, pour qu’au jour de notre mort elle nous montre Jésus, le fruit de ses entrailles.

un moine de Triors

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