Si saint Luc nous rapporte dans les Actes des Apôtres que « le Nom de Jésus est le seul qui puisse sauver » (Ac 4,12), les chrétiens ont toujours manifesté une grande dévotion pour le saint Nom de Marie, précisément parce que c’est elle qui nous mène à Son Fils Jésus.
Depuis que l’archange Gabriel, d’une voix pleine de respect, a prononcé ce saint Nom dans sa bénite salutation, toutes les générations aiment à le répéter avec la plus grande tendresse.
Aussi saint Bonaventure, le grand docteur franciscain, peut s’écrier : « Que Votre nom est glorieux, ô sainte Mère de Dieu ! qu’il est glorieux, ce nom qui a été la source de tant de merveilles ! »
Historique
Née de la tendresse des chrétiens pour le nom de leur Mère, cette dévotion s’est développée dans le temps, avant de se fixer avec la fête du Saint Nom de Marie le 12 septembre.
Cette fête fut d’abord célébrée en Espagne, dans la ville de Cuenca, en l’an 1513, avant d’être étendue à toute l’Espagne. Puis c’est en 1683 qu’elle fut instituée à Rome par le Pape Innocent XI, en action de grâce pour la délivrance de Vienne assiégée par les Turcs.
« Vienne était assiégée depuis le 14 juillet et sa reddition était une question d’heures. Le rapport de force n’était pas en faveur des troupes chrétiennes, mais Vienne se confiait à l’intercession de la Vierge.
La bataille commença à l’aube du 11 septembre 1683… Un soleil splendide éclairait les deux armées dont dépendait le sort de l’Europe. Les cloches de la ville sonnaient depuis le matin. Les femmes et les enfants priaient dans les églises, implorant l’aide de la Vierge Marie.
Et le soir, l’étendard du grand vizir était tombé aux mains du roi de Pologne Jan Sobieski.
Le lendemain, 12 septembre, le roi fit son entrée dans la ville en liesse, et vint assister à la messe et au Te Deum en l’église de la Vierge de Lorette à laquelle il attribuait la victoire.
Dès lors, la fête fut étendue à toute l’Eglise et fixée au dimanche suivant la Nativité de Marie ; c’est le pape saint Pie X qui fixa enfin la date au 12 septembre, jour anniversaire de célébration de la victoire. » (1)
Le nom de Marie : signification
Suivant que l’on s’attache à son origine étymologique hébraïque ou égyptienne, le nom de Marie peut revêtir plusieurs significations mais les deux plus traditionnellement admises sont « Aimée » et « Etoile de la Mer ».
Si Notre Dame est en effet la Bien-Aimée de Dieu, elle est pour nous l’Etoile de la Mer, celle vers qui nous tourner lorsque les dangers se font trop pressants.
« Si la Vierge est la Bien-Aimée de Dieu, alors, nos prières qui passent par elle ne peuvent qu’être reçues par le Père, ne peuvent qu’atteindre le cœur de Dieu puisqu’elles lui viennent par les mains de celle en qui il a mis toutes grâces. En retour, par ses mains, les mains de Marie, la miséricorde de Dieu nous parvient ; elle nous est donnée. » (2)
Quant au nom de Stella Maris, Etoile de la Mer, il a donné lieu aux plus belles lignes de saint Bernard et s’est fixé dans la liturgie avec l’hymne admirable des fêtes de la sainte Vierge, Ave, Maris Stella.
C’est saint François de Sales, fidèle disciple de saint Bernard, que nous laisserons commenter ce titre si cher aux marins comme à tous les chrétiens : « Notre-Dame porte en son nom la signification d’étoile de la mer ou d’étoile du matin. L’« Étoile de la mer », c’est l’étoile du pôle vers laquelle tend toujours l’aiguille marine ; c’est par elle que les marins sont conduits sur mer et qu’ils peuvent connaître où tendent leurs navigations. Chacun sait que les Pères de l’Eglise, les Patriarches et les Prophètes ont tous regardé cette étoile polaire et dressé leur navigation à sa faveur. Ça a toujours été le nord de tous ceux qui ont navigué sur les ondes de la mer de ce misérable monde, pour s’empêcher des naufrages ordinaires des navigations des mondains. » (3)
À la suite des grands saints, qui prononcèrent avec tant d’amour le doux nom de Marie, toutes les générations chrétiennes le redisent à chaque instant du jour : « Au nom de Marie, l’Église fléchit le genou, les vœux et les prières des peuples retentissent de toutes parts » dit Pierre de Blois.
En ces temps où l’Eglise est la proie des assauts de l’ennemi, rappelons-nous de mettre toute notre confiance dans le saint Nom de Marie. « Au nom de Marie, les démons s’enfuient comme poursuivis par un feu dévorant. Comme la foudre atterre les pauvres humains, ainsi le nom de Marie, comme un tonnerre venu du ciel, prosterne et abat les esprits infernaux. » (4)
2 https://www.annonciade.info/2012/12/le-saint-nom-de-marie/
3 Sermon pour la veille de Noël, 24 déc. 1613, IX 5
4 Thomas A. Kempis, Sermones ad Novitios, pars III, sermo 4
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