Tout juste achevé, le 28 octobre dernier, le Synode des évêques a soulevé de nombreuses attentes et mis en œuvre beaucoup de nouveautés dans son déroulement mais, son rapport de synthèse publié, que va-t-il sortir de cet événement très médiatisé et abondamment commenté ? Le point de vue d’un théologien et canoniste.
Il est certainement prématuré de dresser déjà un bilan du Synode : il vient de se conclure, il ne constitue qu’une étape dans une démarche de renouveau et de discernement, et il faudra enfin juger l’arbre à ses fruits, en évaluant si les propositions faites et les décisions prises à la suite de ce long processus provoquent effectivement un renouveau missionnaire et une floraison de vocations à la sainteté. Contentons-nous de faire quelques remarques et de poser quelques jalons.
Est-ce vraiment un synode ?
La question vaut la peine d’être posée. Le Synode des Évêques a été voulu par le Concile comme une assemblée consultative d’évêques pour aider le Pape dans sa mission d’enseignement et de gouvernement. De même, dans chaque diocèse, le conseil presbytéral, « sénat de l’évêque » est constitué uniquement de prêtres. Si l’évêque désire adjoindre des fidèles laïques, il crée alors un conseil pastoral diocésain. Le Synode qui vient de se dérouler constitue en fait un conseil pastoral universel en raison de la participation de ministres ordonnés non évêques, de consacrés et de fidèles laïques.
Une nouvelle méthodologie
On sait que dans ce genre d’assemblée, l’organisation de la réflexion et des débats revêt une grande importance. Priorité a été donnée au partage d’expériences en petits groupes puisque, selon le Secrétariat qui organise les travaux, devait prévaloir « une attention particulière aux expériences vécues par les participants ». On peut contester la légitimité des délégués à représenter effectivement le peuple de Dieu. Une expérience est difficilement communicable, elle peut ne pas être partagée par le plus grand nombre et la manifestation de la subjectivité doit se conformer à l’objectivité de la Révélation et de la vérité sur l’homme que garantit la Tradition.
Un travail de discernement
Beaucoup de commentateurs ont souligné que la démarche synodale s’inspirait des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Certes de tels travaux nécessitent beaucoup de silence, de prière et un fort enracinement dans la contemplation. Cependant les Exercices jésuites ont pour objectif une purification, une conversion, une connaissance de soi pour aboutir à un discernement…