Le pape François a développé le modèle des Mages lors de son homélie pour la messe de l’Épiphanie, comme aimait le faire Benoît XVI. Il a rappelé de garder son regard et son cœur tournés vers Dieu, tout en restant présent dans le monde, pour y annoncer la vérité.
La fête de l’Épiphanie était particulièrement goûtée par Benoît XVI, qui aimait donner les mages comme modèles. Foi, esprit missionnaire et humilité étaient les caractéristiques de ces princes d’Orient. Dans le deuxième tome de son Jésus de Nazareth et lors de plusieurs homélies, il avait déjà insisté sur ce dernier point. La science ne suffit pas, il faut la sainteté et il n’y a pas de sainteté sans humilité.
Benoît XVI aimait aussi souligner, lors de cette fête, quelques thèmes qui lui étaient chers. La fête de l’Épiphanie est bien sûr remplie de lumière ; or la lumière fait découvrir la vérité. Le Christ est précisément lumière des nations parce qu’il est la Vérité même. C’est pourquoi tout chrétien doit proclamer la vraie foi de l’Église, sans tenir compte de l’opinion des hommes et sachant bien qu’à l’image de son Maître il sera toujours un signe de contradiction. Prêcher l’Évangile sera toujours la première tâche de tout chrétien.
Rechercher la sainteté
Dons son homélie pour la messe de l’Épiphanie, le pape François reprend les grandes idées classiques de Benoît XVI, en y apportant les caractéristiques propres de sa spiritualité, développée comme toujours autour de trois thèmes principaux : les mages ont le regard tourné vers le ciel, les pieds qui marchent sur terre et le cœur prosterné en adoration. Développons un peu cela.
Tout d’abord, les mages regardent vers le ciel. On a beaucoup discuté sur l’identité des mages. Des rois ? Des savants ? Des astrologues ? Probablement tout cela. En tout cas, dans la contemplation de l’infinité du ciel, attirés qu’ils étaient par les astres, ils se sont habitués à la contemplation de la création et par là du Créateur. Ils ne restent donc pas terre à terre et repliés sur eux-mêmes, résignés sur une vie absurde et se plaignant sans cesse. Non, ils regardent vers le haut, appliquant magnifiquement la demande du début de la Préface : Sursum corda ! Haut les cœurs. Ainsi, purent-ils voir l’existence d’une étoile extraordinaire, qui les mit en route.
Cela nous donne une grande leçon. Il ne faut pas s’enfermer dans le périmètre de notre moi et de son environnement étroit, terrestre et caduc. Nous devons regarder vers le haut, regarder l’étoile, symbole du feu qui doit brûler en nous, pour nous faire parvenir aux cimes de l’amitié avec Jésus et donc de la sainteté. Cette étoile, c’est le Seigneur, et c’est lui qui doit être le guide de notre vie et non pas nous-mêmes, nos idées ou nos projets à courte vue. Jésus étoile nous donnera la force de surmonter tous les obstacles, toujours joyeux de vivre en communion et dans la concorde avec nos frères.
Les Mages, pèlerins vers Dieu
Mais il ne suffit pas de voir l’étoile. Il faut se mettre en marche avec Jésus pour arriver à la Jérusalem céleste. Mais attention ! Si les pieds doivent être en marche, c’est pour la recherche de Dieu et de la contemplation. Et notre recherche, comme celle des mages, doit aboutir à la mangeoire de Bethléem, qui annonce toujours le Calvaire. Dans les deux cas, l’infiniment grand s’est fait infiniment petit et il nous faut le don de sagesse, avec une assistance spéciale du Saint-Esprit pour comprendre la grandeur de l’humilité, la grandeur de la manifestation de Dieu dans la petitesse.
Dernier point enfin. Il ne faut pas s’arrêter là. Il faut, comme les mages, quand nous avons découvert Jésus et sa Mère dans la crèche, se prosterner et adorer, en offrant à Dieu nos propres dons, symbolisés par ceux des mages : l’or, l’encens et la myrrhe. Nous devons adorer ce Dieu, qui s’étant fait homme est venu en ce monde, non pas pour être servi, mais pour servir. Que le Seigneur, par sa sainte Mère, nous donne la grâce de savoir adorer.
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