Le projet de constitutionnalisation de l’avortement passe au Sénat ce mercredi 28 février. La Marche pour la Vie organise donc une manifestation silencieuse à Port-Royal (Paris), ce jour-même de 18 heures à 20 heures.
Le Sénat se réunit cet après-midi pour débattre à nouveau du projet de constitutionnalisation de l’avortement. Les sénateurs doivent se prononcer sur l’inscription de « l’interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Le 30 janvier dernier, l’Assemblée nationale avait adopté à une majorité écrasante la réforme initiée en octobre 2022 par le gouvernement : 493 voix contre 30.
La commission des Lois de la chambre haute avait ensuite décidé le 14 février dernier de ne pas s’opposer à la réforme gouvernementale portant le vote au Sénat. « La Commission a décidé de ne pas s’opposer à la constitutionnalisation de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse et prend acte du texte qui est proposé par le gouvernement », avait expliqué Agnès Canayer, rattachée au groupe Les Républicains, ajoutant « à cette étape-là, nous ne sommes pas défavorables, mais la rédaction proposée a encore un certain nombre d’irritants et nous aurons le débat en séance ».
La Marche pour la Vie organise donc une manifestation à Port-Royal (Paris), de 18 heures à 20 heures, pour défendre la liberté de conscience des médecins, la protection des enfants à naître, la liberté de s’opposer à l’avortement en France et encourager les sénateurs à voter contre ce projet de loi.
Marie-Lys Pellissier, directrice de la communication du collectif, explique que « nous aimerions demander aux sénateurs d’avoir le courage de voter contre ce projet de loi. » Le rassemblement sera silencieux, « nous serons là bâillonnés car cette mesure aura forcément un impact sur tous ceux qui sont contre l’avortement dans notre pays », explique-t-elle.
Les conséquences concrètes de cette constitutionnalisation dépendront du texte final qui sera adopté, mais le collectif estime que « dans les faits, il sera très difficile de préserver la liberté de conscience des soignants notamment dans un contexte de pénuries des médecins, nous savons qu’il y aura des conséquences. » Il semblera en effet plus difficile de s’opposer à un droit devenu constitutionnel.
Marie-Lys Pellisier insiste également sur la souffrance des femmes ayant déjà avorté qui deviendra encore plus tabou : « constitutionnaliser l’avortement va encore plus les bâillonner et les culpabiliser : comment assumer souffrir d’un acte qui est autant “sacralisé” ? »
Mais la mobilisation de ce soir ne sera évidemment pas suffisante pour ralentir le processus législatif. Le collectif encourage donc ses soutiens à écrire à leur sénateur afin qu’ils puissent tous « recevoir de nombreux messages. »
Si le texte est adopté aujourd’hui, il sera amené au Congrès, cette fois à Versailles. La Marche pour la Vie organisera une mobilisation, plus large si le calendrier le permet.
En 2022, il y a eu 243 000 avortements, soit 17 000 de plus qu’en 2021. Le collectif encourage de son côté à mettre en place des solutions pour favoriser l’accueil de la vie et développer davantage les alternatives plutôt que de constitutionnaliser l’avortement.
>> à lire également : 40 Jours pour la Vie, une initiative pour le Carême