Alors que la famille est attaquée de partout, la Règle de saint Benoît, qui institue entre les frères une vie familiale peut servir de guide et d’aide pour vivre chrétiennement en famille. Nous publions ici la préface du cardinal Franc Rodé, préfet émérite de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée, pour le livre Saint Benoît et la vie de famille de dom Massimo Lapponi (2012). Véritable succès de librairie, le livre désormais est épuisé, il reste néanmoins disponible en version numérique sur la boutique.
Une œuvre impérissable
Il y a des œuvres impérissables qui, à des siècles de distance, se révèlent toujours fécondes d’inspirations nouvelles pour la vie de l’homme, non encore explorées par les générations précédentes. Parmi ces œuvres figure indiscutablement la Règle de saint Benoît. Rédigée il y a mille cinq cents ans, fruit d’une réflexion nouvelle et originale de la tradition monastique précédente, orientale et occidentale, et de l’expérience d’une vie entièrement consacrée au service de Dieu, elle cache sous son apparente simplicité des trésors d’une profonde sagesse humaine et spirituelle.
L’œuvre de Benoît s’adressait aux moines et, apparemment, son auteur n’avait aucun rapport avec la vie séculière, notamment la vie de famille. L’auteur de l’ouvrage que nous présentons nous démontre le contraire : ayant vécu à une époque tragique de guerres, disettes, épidémies de peste, invasions et décomposition civile et morale, Benoît a voulu enseigner aux Italiens de son époque comment vivre ensemble dans la paix, dans l’harmonie, dans le respect mutuel et dans la charité chrétienne.
C’est pourquoi les monastères bénédictins ne furent pas seulement des oasis de spiritualité, mais aussi des modèles féconds de civilisation et de vie sociale pour les générations à venir. Les méthodes rationalistes de la critique historique ne pourront jamais évaluer l’influence incalculable que l’exemple de la vie bénédictine a exercée sur la vie sociale et sur les communautés familiales des siècles passés.
Tout ceci est aujourd’hui vite oublié. Mais c’est justement l’expérience actuelle de la désagrégation de la vie de famille à laquelle, semble-t-il, on n’a pas encore trouvé de remède efficace, qui peut nous faire redécouvrir, en l’éclairant d’une lumière nouvelle, l’enseignement impérissable de saint Benoît sur la vie communautaire.
La grande actualité de la sagesse bénédictine
L’auteur de ce petit livre, qui a notamment le mérite de la brièveté tout en disant beaucoup en peu de pages, nous permet de toucher du doigt la grande actualité de la sagesse bénédictine, non seulement pour guider les communautés religieuses, mais aussi pour insuffler une vie nouvelle, une espérance nouvelle aux communautés familiales.
En effet, ce ne sont pas les conférences ni les discussions de groupe, ni même les réformes législatives – pour souhaitables qu’elles soient – qui sauveront l’institution de la famille, mais seulement la diffusion d’un modèle vécu de vie sociale en remplacement de celui qui désormais se révèle hélas, partout dans le monde, dominant. « Et je crois pouvoir affirmer, écrit notre auteur, qu’il n’existe qu’un seul et unique modèle qui puisse aujourd’hui être efficacement proposé aux familles : le modèle bénédictin tel qu’il ressort de la Règle et de la tradition. »
A-t-il raison ? Nous laissons la réponse au lecteur. Nous nous bornons à conseiller vivement à toutes les familles, chrétiennes ou non, la lecture de ces pages denses, de toute façon écrites avec une passion rare, et donc d’autant plus stimulantes et provocatrices.
Saint Benoît et la vie de famille, dom Massimo Lapponi, 2012, 118 pages, 17 €.
Disponible en version numérique sur la boutique en ligne.
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