Quelle fut l’évolution de Luther qui le conduisit jusqu’aux fameuses thèses sur les indulgences ? C’est à cette question que s’était attaché Léon Cristiani (1879-1971) en soutenant sa thèse de doctorat en 1911. En republiant ce livre, déjà ancien, l’éditeur entend participer à sa manière à la célébration cette année du 500e anniversaire de la fondation du protestantisme. Bien sûr, notre époque n’est plus celle de Mgr Léon Cristiani. L’œcuménisme et le dialogue sont désormais à l’ordre du jour, même si parfois l’impression domine de voir perdurer un dialogue qui se prend pour sa propre fin. Il n’est donc pas inutile de découvrir l’itinéraire de Luther, dont la grande affaire personnelle fut la confrontation au péché et qui en vint à créer une nouvelle Église alors que son point de départ était « la théorie de l’Église invisible et du sacerdoce universel ».
Pour Mgr Cristiani, il ne fait pas de doute que Luther, au regard de l’influence exercée, fut un véritable génie. Mais son génie déboucha sur une révolution religieuse et comme le disait Harnarck, « la Réforme se conclut dans une contradiction ». C’est cette contradiction qu’explore de manière claire Léon Cristiani. Dans une version de poche, une contribution à lire.
Léon Cristiani, Du luthéranisme au protestantisme, Éditions Parthénon, 626 p., 19 €.